Le cancer progresse chez les millennials : comprendre les causes et agir pour limiter les risques

Image d'illustration. Jeunes train quaiADN
Les personnes nées entre 1981 et 1996 voient leur risque de développer un cancer augmenter par rapport aux générations précédentes, selon des études récentes. Plusieurs facteurs environnementaux et modes de vie sont en cause, mais des solutions existent pour limiter ce danger croissant.
Tl;dr
- Cancers précoces en forte hausse chez les millennials.
- Mode de vie, alimentation et stress : facteurs clés.
- Prévention possible grâce à des habitudes plus saines.
Des diagnostics de cancer de plus en plus précoces
Au fil des années, une tendance préoccupante se dessine chez les millennials : l’apparition croissante de maladies naguère associées à un âge avancé. Hypertension, diabète de type 2 ou, plus grave encore, certains types de cancer, n’épargnent désormais plus cette génération née entre 1981 et 1995. D’après les données mondiales, le nombre de cas de cancers survenus avant 50 ans a bondi de 79 % entre 1990 et 2019, tandis que la mortalité grimpait, elle aussi, (+28 %). Un changement majeur qui interpelle : pourquoi ces jeunes adultes sont-ils davantage exposés que leurs parents ?
Les modes de vie en question
Les études pointent sans équivoque vers l’influence décisive du mode de vie. L’alimentation figure au premier rang des suspects. Dès les années 1980, l’obésité infantile explose : aujourd’hui, plus de 390 millions d’enfants et adolescents seraient en surpoids selon l’OMS, dont près de la moitié atteints d’obésité. Ce phénomène dépasse largement la simple apparence physique : il favorise une inflammation chronique et bouleverse le métabolisme, augmentant ainsi le risque de cancers colorectaux, mammaires ou utérins à l’âge adulte. Les effets négatifs persistent même après avoir atteint l’âge adulte.
Plus récemment, on comprend mieux comment la consommation accrue d’aliments ultra-transformés, tout comme la réduction de la diversité du microbiote intestinal qui en découle, peuvent être liées à des maladies digestives récurrentes chez les millennials. À cela s’ajoute une nouvelle manière de consommer l’alcool : si les baby-boomers buvaient régulièrement mais modérément, les jeunes générations privilégient souvent le « binge drinking », ce qui n’est pas sans danger. Rappelons-le : l’AIRC classe désormais l’alcool parmi les cancérogènes avérés.
Santé mentale et sommeil malmenés
Autre évolution marquante : le stress chronique semble s’imposer comme un compagnon constant dans la vie des trentenaires d’aujourd’hui. Le taux élevé de cortisol fragilise leur système immunitaire et accroît le risque tumoral. De surcroît, la qualité du sommeil s’est nettement dégradée – on dort jusqu’à trois quarts d’heure de moins par nuit que les générations précédentes –, sous l’effet combiné des écrans et d’un rythme circadien perturbé. Ces facteurs nuisent au rôle protecteur essentiel joué par la mélatonine contre certaines mutations cellulaires.
Médicaments en libre-service : nouveaux risques émergents ?
Enfin, il faut évoquer le recours accru à l’automédication. Selon plusieurs études récentes :
- L’utilisation fréquente du paracétamol fragilise le foie et pourrait accroître le risque hépatique.
- L’emploi prolongé des contraceptifs oraux protège certains organes mais élève légèrement les risques pour d’autres.
- L’abus d’antibiotiques ou d’antiacides dérègle le microbiote et peut contribuer au développement de cancers digestifs.
Face à ces constats alarmants, mais pas irréversibles, chacun peut agir sur son quotidien : adopter une alimentation équilibrée, limiter sa consommation d’alcool, soigner son sommeil ou encore apprendre à gérer son stress constituent autant de leviers accessibles pour inverser la tendance inquiétante qui touche aujourd’hui les millennials.