L’Arabe du Futur 2 : Riad Sattouf évoque son enfance et l’actuelle Syrie
Dans le second tome de "L'Arabe du Futur", Riad Sattouf y parle de son enfance, et aussi de la cité syrienne de Palmyre récemment tombée entre les mains de l'État islamique.
Ce vendredi matin, l’auteur Riad Sattouf était l’invité de Patrick Cohen sur France Inter à l’occasion de la sortie de « L’Arabe du Futur 2 ». Il était difficile pour le dessinateur, notamment de par ses origines française et syrienne, de passer outre les évènements secouant actuellement Damas dans l’élaboration de son ouvrage.
Il y a peu, l’État islamique prenait ainsi possession de la cité de Palmyre, et Riad Sattouf de témoigner son souvenir de cette ville antique tout en semblant se désoler de la perception internationale de ses difficultés : « Le souvenir que j’ai gardé de Palmyre est celui d’un des endroits les plus impressionnants de ma vie, mais quand je vois que le sort qui attend Palmyre émeut le monde, je trouve personnellement que c’est une forme d’insulte de plus pour le peuple syrien. »
Riad Sattouf : un monde plus ému par la destruction de ruines que par des vies perdues ?
L’auteur explique ensuite être interpellé par cette sensation que le monde se soucie davantage de la dégradation du site que des tueries de masse observées autour. En indiquant sa position, relativement claire, sur le sujet : « Moi je m’en fiche un peu des vielles pierres. »
« J’ai voulu dessiner, un peu pour me venger »
Riad Sattouf est également revenu sur le départ de sa famille de Syrie vers la France, et comment le dessin lui a permis d’exprimer une sorte de vengeance vis-à-vis de l’administration française : « Quand la guerre civile a commencé, j’ai essayé de les [ndlr : les membres de sa famille] faire partir de Syrie. Cela a été très simple de les faire partir de Syrie, mais très compliqué de les faire entrer en France. Comme j’ai voulu dessiner, un peu pour me venger, ce que l’on me répondait dans l’administration, je me suis dit qu’il fallait que je raconte l’histoire depuis le début pour arriver à ce moment-là. » Pour info, le tome 1 de « L’Arabe du Futur » paru en mai 2014 s’était vendu à 250 000 exemplaires.