Dans l’affaire Adidas, Bernard Tapie est accusé d'”instrumentaliser” son cancer
Le CDR, son adversaire dans cette affaire, évoque "une stratégie de retardement" alors que l'ancien homme d'affaires doit être opéré mardi.
Bernard Tapie, souffrant d’un cancer de l’estomac, doit subir une lourde opération mardi. Et il est aussi convoqué aujourd’hui à Bruxelles dans le cadre de l’affaire Adidas.
Et le JDD de rapporter que l’ancien ministre est très en colère, car il a appris que les avocats de la partie adverse s’opposent à un report de cette audience devant la justice belge.
La lettre du CDR
Le 2 janvier dernier, rapporte le JDD, le CDR (Consortium de réalisation, qui dépend de Bercy) a écrit ceci à l’attention du tribunal de commerce de Bruxelles : “Nous regrettons et déplorons l’état de santé de M. Tapie. Néanmoins, son hospitalisation n’étant prévue que pour le 9 janvier […], il est parfaitement possible qu’il assiste à l’audience du 8 janvier”.
Et ils ajoutent : “le temps de trajet entre Paris et Bruxelles est inférieur à deux heures et ne fait pas obstacle à ce que M. Tapie puisse rentrer à Paris le 8 janvier, en vue de son hospitalisation le lendemain”. Et les avocats adverses de l’accuser de mettre en place “une stratégie de retardement”, ou encore d’“instrumentaliser sans pudeur” sa maladie.
Bernard Tapie : “Ces gens-là veulent ma mort”
Dans le JDD, Bernard Tapie ne décolère pas : “Évidemment que si je pouvais être là j’y serais. J’ai été présent devant toutes les juridictions, sauf dans les affaires purement techniques. La réalité, c’est que ces gens-là veulent ma mort. On n’a jamais vu un acharnement pareil. Toutes les semaines, ils me sortent un truc nouveau. Ils veulent être sûrs de me finir”. Il précise qu’il a fourni un certificat médical attestant de la date de l’opération chirurgicale.
Dans ce feuilleton judiciaire qui a débuté il y a 25 ans, et depuis l’annulation en 2008 de l’arbitrage favorable à Bernard Tapie dans l’affaire Adidas, le CDR (organisme d’État qui dépend de Bercy) essaie de récupérer les 404 millions d’euros d’indemnités qu’il a été condamné à rembourser.