Le laboratoire Alkopharma devant la justice pour avoir distribué des anticancéreux périmés
Le laboratoire Alkopharma est aujourd'hui devant la justice pour avoir distribué des anticancéreux périmés à des patients suisses et français. En tout, ce sont plus de 100.000 flacons dont les contenus, devenus dangereux, ont été administrés.
C’est en ce dimanche que l’on apprend que le laboratoire suisse Alkopharma a été présenté à la justice pour avoir distribué plus de 100.000 flacons d’un anticancéreux périmé. Le médicament en question, le Thiotepa, est utilisé dans le combat contre les cancers de l’ovaire, de la vessie et du sein.
Nos confrères helvètes du Matin Online révèlent ainsi que sur les 1.452 flacons reçus par l’Hôpital de l’Île à Berne entre 2007 et 2011, “la plupart d’entre eux étaient périmés et ne contenaient plus la dose de principe actif exigée”. Plus de la moitié des patients concernés de l’établissement étaient des enfants. En tout, ce sont plus de 2.000 flacons au contenu devenu dangereux qui ont été distribués et administrés dans la majorité des hôpitaux suisses.
Plus de 100.000 flacons d’un Thiotepa périmé administrés en France et en Suisse
En France, les quantités se veulent bien plus importantes car elles concernent 98.000 flacons de Thiotepa. D’une durée de vie de 18 mois, le médicament aurait vu celle-ci être faussement rallongée par le remplacement d’étiquettes.
La Radio Télévision Suisse souligne que “certains flacons ont été vendus sept ans plus tard”, alors que Swissmedic (l’Institut suisse des produits thérapeutiques) met l’accent sur une “mise en danger de la santé des patients.”
La mise en cause d’une filiale d’Alkopharma fin 2011
Fin 2011, le laboratoire français Genopharm, filiale d’Alkopharma, avait été mis en cause par le laboratoire pharmaceutique allemand Riemser pour avoir falsifié la date de péremption de flacons de l’anticancéreux Thiotepa. Six ans plus tard, Me Marie-Laure Ingou, l’avocate du patron de Genopharm de l’époque Valéry Monin, aura contre-attaqué en déposant plainte contre Riemser pour “tromperie, faux témoignage et dénonciation calomnieuse”.
Pour l’heure, l’affaire dans son volet français apparaît entre les mains du parquet de Paris, comme l’indique Le Parisien. Il pourra être décidé soit d’un renvoi du dossier devant le tribunal correctionnel, soit d’un non-lieu.