La ville de Saint-Malo freine l’extension des locations Airbnb
D'après une étude commandée par la mairie de Saint-Malo, la ville est la 'championne de France' des locations courte durée devant Bordeaux.
Avec en 2019, 636 nuitées pour 100 habitants, la ville de Saint-Malo devance celle de Bordeaux et ses 239 nuitées, confirme un rapport réalisé pour la mairie. Face à ce constat, la municipalité LR a pris les devants et expérimente depuis juin dernier une des réglementations la plus stricte de France contre les locations de courte durée.
Réglementations la plus stricte de France contre les locations de courte durée
L’objectif du maire de Saint-Malo est simple : remettre des logements sur le marché immobilier de la ville qui manque de location pour ses propres habitants, mais cela déclenche la colère des propriétaires. Le maire Gilles Lurton explique que “nous étions arrivés à un point où on ne pouvait plus se loger intra-muros’.
On ne pouvait plus se loger intra-muros
Après cette décision, le maire reconnait se faire ‘engueuler’ par certains propriétaires : “La majorité silencieuse est satisfaite. Mais les gens touchés par cette mesure sont très mécontents : je me fais engueuler”…Désormais, seuls 12,5 % des logements peuvent désormais être loués sur des plateformes touristiques, contre 7,5 % sur le littoral. Une nouvelle règle applaudie par le collectif ‘Saint-Malo, j’y vis, j’y reste’.
Pour Franck Rolland (à la tête du collectif ‘Saint-Malo, j’y vis, j’y reste’), il fallait réagir : “Des multipropriétaires en font une activité commerciale. Ces excès de locations déséquilibrent la ville, elles provoquent une spéculation immobilière, en chassent les habitants et empêchent une partie de la population, et notamment la classe moyenne, de pouvoir vivre à Saint-Malo“, déclare-t-il.
Il n’y a plus rien à acheter ou louer
Le premier adjoint au maire, Jean-Virgile Crance, ajoute : “A ce niveau de locations, l’équilibre est rompu entre habitants et touristes, car il n’y a plus rien à acheter ou louer sinon à des prix hors de portée des Malouins, or, nous ne voulons pas devenir la Venise bretonne, désertée par ceux qui la font vivre“.
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