La suspension du colorant alimentaire controversé E171 n’est plus à l’ordre du jour
Les parlementaires avaient voté l'interdiction du dioxyde de titane, mais le ministère de l'Economie en a décidé autrement.
Il est presque partout : bonbons, dentifrice, gâteaux secs, plats préparés… Lui c’est le dioxyde de titane, que l’on voit sur les emballages sous le sobriquet de E171 ou TiO2.
Le colorant, classé “cancérigène possible” devait faire l’objet d’une suspension de commercialisation, prévue par la loi Egalim (issue des états généraux de l’alimentation) adoptée en novembre 2018.
Bruno Le Maire suspend la suspension
Seulement, sur le plateau de C à Vous sur France 5 mardi, le ministre de l’Economie a déclaré qu’à brève échéance le colorant ne serait pas suspendu en France. Il évoque ne pas avoir de preuve d’un “danger grave et immédiat pour la santé humaine”.
Il y a deux ans, une première étude de l’Inra concluait que l’E171 pourrait entraîner des lésions précancéreuses chez le rat. Un an plus tard, un rapport du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) confirmait les conclusions précédentes, en se basant entre autres sur des travaux menés par des chercheurs allemands.
Un couac gouvernemental
Dans un communiqué, le ministère de l’Économie indique que “L’arrêté n’a pas été signé parce que le gouvernement a décidé de renvoyer cette décision au résultat de nouvelles expertises sur la dangerosité du colorant. Et la suspension doit se faire, aussi, en fonction de la réglementation européenne”.
La décision ne plait pas, et c’est un euphémisme, à l’aile écologiste des Marcheurs. Le Point rapporte les propos de Matthieu Orphelin, député LREM : “C’est plus que problématique. Nous avons voté une loi en octobre, qui a ensuite été promulguée en novembre. Les arbitrages ont été rendus, et les débats sur la dangerosité du E171, on les a déjà eus. On a tranché politiquement en choisissant le principe de précaution, et maintenant, il faudrait tout annuler ? On a une loi et il faut l’appliquer”.
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