La sonde Messenger va s’écraser sur Mercure à 14.000 km/h
C'est donc ainsi que Messenger va finir sa vie. Après de nombreuses années à observer la planète Mercure, la sonde va la rejoindre définitivement en s'écrasant sur son sol.
C’est un destin aussi tragique que romantique que va connaître la sonde Messenger le 30 avril prochain. Ce jour, faute de carburant, elle va s’écraser sur le sol de Mercure, qu’elle a passé des années à observer. Le dernier rendez-vous, en quelque sorte.
Messenger s’écrasera à 14.000 km/h sur Mercure
Messenger (abréviation de MErcury Surface, Space ENvironment, GEochemistry, and Ranging) était partie de la Terre en 2004 pour aller observer Mercure, plus petite mais aussi planète la plus proche du soleil. En mars 2011, après son très long périple (elle se trouve au plus à 90 millions de km), la sonde se plaçait sur l’orbite de la planète.
Daniel O’Shaughnessy, l’ingénieur système de la mission dont le centre de contrôle se situe aux Etats-Unis dans le Maryland, explique les raison de ce crash qui se produira à près de 14.000 km/h : “Après la dernière manoeuvre prévue le 24 avril, le vaisseau aura épuisé quasiment tout son carburant, de l’hélium”. Cet ultime lien entre la sonde et la planète aura lieu sur une face opposée à la planète; ainsi, sur Terre, le personnel de la Nasa aura tout loisir d’observer l’événement en temps réel.
I will still be in communication with Earth until 10-15 minutes before impact.
— MESSENGER (@MESSENGER2011) April 16, 2015
Une mission prolongée deux fois
A l’origine, la mission de Messenger ne devait durer qu’un an. Mais ses ingénieurs en ont décidé autrement, et 3 autres années d’observation se sont écoulées depuis. Ce dont se félicite John Grunsfeld, directeur des missions à la Nasa : “Pour la première fois de l’histoire, nous avons une bonne connaissance de Mercure qui se révèle être une planète fascinante dans notre système solaire”.
Outre la prise et l’envoi sur Terre de dizaines de milliers de photos permettant une cartographie détaillée de la petite planète, la sonde a envoyé des données permettant de penser qu’elle recèle d’énormes réserves d’eau. Celles-ci se trouvent sous forme de glace dans les régions polaires isolées des effets du soleil, et représenteraient entre 100 et 1.000 milliards de tonnes. Toutefois, la Nasa avait tenu à préciser ceci : “Attention, on ne dit pas qu’il peut y avoir de la vie. C’est même sans doute improbable”. Sur Mercure, la température au sol peut atteindre 400°.