La qualité du sperme dégradée par l’exposition aux pesticides
Les pesticides utilisés dans l'agriculture sont liés à une baisse du nombre de spermatozoïdes chez les hommes qui y sont les plus exposés.
On le sait déjà, le nombre de spermatozoïdes a la fâcheuse tendance à baisser, nuisant de fait à la fertilité masculine. Ainsi, en 50 ans, la concentration s’est effondrée de moitié.
Pour les spécialistes, l’origine de cette chute est à chercher du côté des polluants « éternels », des perturbateurs endocriniens, ou encore additifs alimentaires, pesticides…
Un lien « fort, robuste et constant »
Une nouvelle étude observationnelle, menée par les chercheuses Melissa J. Perry et Lauren Ellis, s’est basée sur 50 ans de recherches et 25 études différentes pour démontrer un lien « fort, robuste et constant » entre exposition aux pesticides et baisse alarmante de la qualité du sperme.
Lauren Ellis, doctorante à Londres au sein de la Northeastern University, rappelle que « Les insecticides sont une préoccupation pour la santé publique et pour tous les hommes, qui y sont exposés principalement par la consommation d’aliments et d’eau contaminés« .
Deux insecticides ciblés
Les 25 études passées au crible ciblaient les effets de deux familles d’insecticides, à savoir les organophosphates et les N-methyl carbamates. Melissa J. Perry, co-autrice de l’étude, indique pour sa part : « Nous avons été surpris d’obtenir des conclusions aussi solides » sur l’existence « d’associations cohérentes » entre exposition à ces produits et présence d’une concentration plus faible de spermatozoïdes.
L’OMS estime qu’il faut au minimum 39 millions de spermatozoïdes par millilitre de sperme avant de parler de qualité suffisante.
Quel est le mécanisme ?
Melissa J. Perry en est convaincue : toutes les preuves rassemblées suffisent à la nécessité de prendre des « mesures réglementaires » visant à une réduction de cette exposition aux pesticides. Lauren Ellis abonde : « Les insecticides sont une préoccupation pour tout le monde et pour tous les hommes, qui y sont exposés principalement par la consommation d’aliments et d’eau contaminés ».
Reste à déterminer avec précision comment les produits incriminés agissent. Les conclusions de l’étude se bornent à avancer le fait que les insecticides « interfèrent directement avec les hormones (…) et/ou endommagent les cellules des testicules ».