Les spermatozoïdes perdent en quantité et en qualité en Occident
Une nouvelle étude révèle qu'en l'espace de 40 ans, le sperme des hommes vivant en Occident a perdu la moitié de ses spermatozoïdes, lesquels seraient également de moindre qualité.
Intéressés de connaître l’évolution de la qualité du sperme en Occident sur quarante ans, des chercheurs de la revue spécialisée Human Reproduction Update d’Oxford ont analysé pas moins de 185 études ciblées sur la question et menées entre 1973 et 2011.
Des travaux qui avaient concerné quelque 43.000 hommes originaires d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Australie et de Nouvelle-Zélande. Et ces scientifiques d’avoir conclu, au terme de leur propre enquête menée par le docteur Hagai Levine, que le nombre de spermatozoïdes par millimètre de sperme des Occidentaux avait significativement chuté sur quatre décennies.
Moins de spermatozoïdes en Occident : la faute aux perturbateurs endocriniens ?
Ainsi, comme le rapporte RTBF, de 99 millions en 1973, la quantité de spermatozoïdes présente dans un millimètre de sperme est passée à 47 millions, soit une réduction proche de 50%. Des résultats qu’il convient de considérer avec une attention toute particulière selon un certain nombre de spécialistes.
Plusieurs causes pourraient expliquer ce recul, avec en premier lieu les perturbateurs endocriniens, des substances chimiques auxquelles est notamment prêté un dérèglement fonctionnel du système hormonal. L’exposition aux pesticides pourrait également avoir une responsabilité dans cette diminution de spermatozoïdes, tout comme le stress, le tabac ou encore une alimentation non-équilibrée.
Un chiffre encore conforme aux normes de l’OMS
Ce chiffre de 47 millions de spermatozoïdes par millimètre de sperme ne se veut toutefois pas alarmant puisqu’il demeure dans la normalité établie par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), soit une fourchette allant de 15 millions à 200 millions. Et quand bien même il se serait situé sous ce minimum de 15 millions, il n’aurait pas forcément traduit une infertilité systématique.
Il est également à noter que les recherches ayant concerné les hommes d’Amérique du Sud, d’Asie et d’Afrique n’ont pas révélé de notable baisse de spermatozoïdes par millimètre de sperme. Au final, si cette nouvelle étude s’est attachée à n’étudier que les travaux les plus précis en la matière, le docteur danois Martin Blomberg-Jensen, du Rigshospitalet, la considère toutefois encore incomplète en faisant ainsi remarquer que les études analysées mêlaient pays et laboratoires différents.