La mauvaise haleine, symptôme méconnu des maladies cardiaques : ce que révèle un cardiologue

Image d'illustration. Santé du coeur. ADN
La mauvaise haleine pourrait révéler bien plus qu’un simple souci d’hygiène buccale. Selon un cardiologue, ce symptôme discret serait lié à des problèmes cardiaques, mettant en lumière une connexion inattendue entre santé orale et maladies du cœur.
Tl;dr
- Mauvaise haleine : possible signe précoce de maladies cardiaques.
- Hygiène bucco-dentaire et sinusites influencent la santé cardiovasculaire.
- Prévention : soigner la bouche, surveiller les signaux d’alerte.
Mauvaise haleine : le miroir d’une santé cardiovasculaire fragile ?
S’il peut sembler anodin, le phénomène de mauvaise haleine persistante suscite aujourd’hui l’intérêt des spécialistes au-delà du simple embarras social. Pour le cardiologue interventionnel Dr Pradip Jamnadas, ce symptôme serait bien plus qu’une question d’hygiène : il pourrait refléter un risque accru de maladies cardiovasculaires. Son analyse s’appuie sur la compréhension des liens complexes entre le microbiote buccal, les infections chroniques des sinus et la santé du cœur.
Boucle bactérienne : quand la bouche devient sentinelle du cœur
La flore microbienne de notre bouche, souvent négligée dans la prévention, joue pourtant un rôle crucial. Selon Dr Jamnadas, une hygiène bucco-dentaire insuffisante laisse proliférer des bactéries pathogènes qui, à terme, déclenchent une inflammation systémique délétère pour le cœur. Plus insidieusement, certaines bactéries responsables de la halitose peuvent franchir la barrière sanguine et contribuer à des calcifications prématurées des valves cardiaques ou favoriser l’apparition d’une sténose aortique. « Il existe un microbiome spécifique dans la bouche et le nez, révélateur du risque cardiovasculaire individuel », expliquait-il lors d’un entretien avec Steven Bartlett.
L’influence méconnue des sinusites chroniques sur le cœur
Au-delà de la sphère orale, l’impact des infections naso-sinusiennes retient également l’attention. La sinusite chronique, notamment lorsqu’elle est d’origine fongique, alimente une inflammation légère, mais constante qui favorise le développement de maladies coronariennes. Maux de tête récurrents, toux persistante ou congestion nasale ne seraient ainsi pas anodins. « L’inflammation causée par ces infections pourrait peser lourd dans la balance du risque cardiaque », note le spécialiste.
S’armer contre les risques : gestes simples et vigilance quotidienne
Préserver son cœur passerait donc aussi par quelques habitudes clés :
- Brosser soigneusement ses dents, utiliser du fil dentaire et consulter régulièrement son dentiste.
- Traiter rapidement toute infection chronique des sinus, en particulier si elle persiste ou récidive.
- Prêter attention aux signaux discrets : haleine tenace, congestion prolongée ou sinusites récurrentes pourraient constituer des alertes précoces.
Ainsi, loin de se limiter à une problématique esthétique, l’état de la bouche et des voies respiratoires supérieures s’impose comme un indicateur précieux – voire un avertisseur – de notre santé globale. Un rappel discret, mais essentiel à l’heure où l’on repense en profondeur les facteurs de risque cardiovasculaire.