La France suivra-t-elle d’autres pays en gelant les demandes d’asile syriennes?
Dès que le président Bachar al-Assad a été écarté du pouvoir, la question de l'accueil des réfugiés syriens est revenue sur le tapis. La France s'apprête à trancher sur le gel éventuel des demandes d'asile. Cette décision suscitera-t-elle des controverses ?
Tl;dr
- Débat sur l’accueil des réfugiés syriens relancé en Europe.
- Possibilité de suspension des demandes d’asile en France.
- Critiques d’Amnesty International sur la réaction de certains pays.
Le destin des réfugiés syriens en balance
La chute du président Bachar al-Assad a ravivé les discussions sur le sort des réfugiés syriens en Europe. Craignant une recrudescence des demandes d’asile, plusieurs pays ont exprimé leur intention de les suspendre. La France, quant à elle, s’apprête à statuer sur la question.
Une Europe divisée
Moins de deux jours après le renversement d’Assad, plusieurs nations européennes ont fait part de leur décision de geler les demandes d’asile des Syriens. Parmi elles, l’Allemagne, l’Italie, la Suède, l’Autriche, le Danemark, la Norvège, la Belgique, le Royaume-Uni, la Suisse et les Pays-Bas. Ces pays soutiennent que la situation actuelle en Syrie, caractérisée par une grande incertitude, justifie cette mesure.
En France, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) suit attentivement les événements en Syrie. L’agence n’écarte pas la possibilité de suspendre temporairement certaines demandes d’asile de Syriens, selon les motifs invoqués.
Un signal mal perçu
Les réactions à cette approche ont été fortement négatives. Amnesty International a dénoncé le «signal totalement erroné» envoyé par Berlin. L’ONG estime que près de 50 000 personnes sont concernées par le gel des demandes d’asile. « Le prix [d’une réévaluation de la situation à Damas] ne devrait pas être payé par ceux qui tentent depuis des années de se construire une nouvelle vie. », a déclaré l’organisation.
Expulsion et rapatriement en Autriche
En Autriche, le gouvernement a annoncé un «programme de rapatriement et d’expulsion vers la Syrie». Gerhard Karner, ministre autrichien de l’Intérieur, justifie cette décision par le changement fondamental de la situation politique en Syrie. Près de 7 300 dossiers en cours seraient concernés par cette mesure.