La Commission européenne salue les avancées françaises dans la réduction du déficit

Image d'illustration. Europe drapeauxADN
La Commission européenne a jugé satisfaisantes les mesures prises par la France pour réduire son déficit public. Cette reconnaissance intervient alors que Paris s’efforce de respecter les critères budgétaires fixés au niveau européen.
Tl;dr
- La France respecte ses engagements budgétaires selon la Commission.
- Huit pays sous procédure pour déficit excessif, Finlande ajoutée.
- L’Allemagne obtient une tolérance malgré un déficit en hausse.
La France, sous surveillance, mais dans les clous européens
À l’heure où la discipline budgétaire s’impose plus que jamais dans l’Union européenne, l’avis rendu ce mardi par la Commission européenne a de quoi rassurer le gouvernement de Lecornu. L’exécutif bruxellois, tout en pointant les incertitudes liées aux débats parlementaires en cours, estime que la trajectoire actuelle des finances publiques françaises demeure conforme aux recommandations émises dans le cadre de la récente procédure de déficit excessif. Il faut dire que Paris a désormais jusqu’en 2029 pour revenir sous la barre fatidique des 3 % du PIB fixée par le Pacte de stabilité européen.
Des objectifs ambitieux, mais prudents pour Paris
D’après les prévisions publiées mi-novembre par Bruxelles, le déficit public français devrait atteindre 4,9 % du PIB l’an prochain, après 5,5 % cette année – des chiffres qui correspondent peu ou prou aux anticipations du gouvernement. À plus long terme, Paris vise une réduction progressive : 5,4 % en 2025 puis 4,7 % à l’horizon 2026. Un chemin qui s’annonce encore semé d’incertitudes, mais qui ne dévie pas radicalement du cap exigé.
L’Europe face à ses « mauvais élèves »
La situation française n’a rien d’isolé au sein des Vingt-Sept. Plusieurs États membres se trouvent déjà engagés dans une procédure similaire pour dépassement du seuil toléré ; la liste comprend notamment :
- L’Autriche
- La Belgique
- L’Italie
- La Hongrie
- Malte
- La Pologne
- La Slovaquie
- La Roumanie
Dans ce contexte déjà chargé, la Commission vient d’annoncer son intention de placer un dixième État sous surveillance renforcée : la Finlande. Cette dernière invoque l’envolée de ses dépenses militaires en réaction à la guerre en Ukraine pour justifier ses comptes dégradés. Pourtant, Bruxelles estime que ces arguments n’expliquent pas tout.
L’Allemagne bénéficie d’un traitement particulier
Par contraste avec la rigueur imposée à certains voisins, un traitement nettement plus indulgent a été accordé à l’Allemagne. Malgré un déficit qui devrait franchir les 3 % cette année et grimper jusqu’à près de 4 % en 2025 selon les projections européennes, Berlin reçoit un véritable blanc-seing. Le choix allemand d’investir massivement dans sa défense n’est donc pas sanctionné – une décision révélatrice des équilibres subtils et des arbitrages politiques qui traversent aujourd’hui le continent.