La chirurgie de l’obésité en proie à de nombreuses dérives selon l’Igas
L’Inspection générale des Affaires sociales dénonce un manque d’encadrement de cette pratique chirurgicale de plus en plus populaire.
En 10 ans, le nombre de patients ayant bénéficié d’une opération de chirurgie de l’obésité (ou chirurgie bariatrique) a triplé. Aujourd’hui, plus de 60 000 personnes subissent une intervention de ce type chaque année en France et ce chiffre ne devrait pas baisser de si tôt.
Pourtant, si ces opérations sont de plus en plus courantes, il n’en reste pas moins qu’elles ne sont pas sans risque. Pourtant selon l’Inspection générale des Affaires sociales, l’encadrement des patients et des praticiens serait loin d’être satisfaisant.
Opérations bâclées et suivi insuffisant
C’est via un rapport publié sur son site internet officiel que l’Igas a dressé un constat alarmant sur l’état de la chirurgie de l’obésité en France. Si on peut se féliciter que de plus en plus de patients bénéficient de ce type d’intervention, l’Igas déplore de gros défauts de prise en charge, mais également dans la pratique en elle même.
Ainsi, les cas de pose pas forcément justifiée ou de dispositifs mal posés sont de plus en plus nombreux. Aussi, un manque général de contrôle dans le processus d’opération et de suivi est relevé par l’Igas.
Échec de la politique de prévention
La chirurgie bariatrique est un processus qui peut s’avérer traumatisant physiquement, mais également psychologiquement, car il est parfois difficile pour le patient de se faire à sa nouvelle apparence. L’Igas déplore également que dans de nombreux cas, les patients sont tout simplement « perdus de vue » et ne bénéficie d’aucun suivi post-opératoire.
Autre grief de l’Igas, la prise en charge des mineurs qui, là encore, sont parfois opérés sans véritable suivi. Le rapport estime que ces derniers devraient toujours être pris en charge dans des centres spécialisés. Pour finir, de fortes disparités de prise en charge selon les régions et les établissements hospitaliers ont été notées par l’Igas qui précise que cette recrudescence des opérations est avant tout un constat d’échec de la politique de prévention de l’obésité en France.
Plusieurs pistes d’améliorations sont avancées et notamment la définition d’un cadre plus strict en ce qui concerne le suivi pré et post-opératoire mais également un renforcement du plan anti-obésité qui compte aujourd’hui 37 centres spécialisés.