Jeunes enfants et écrans : des professionnels de santé alertent sur les dangers d’une surexposition
Des professionnels de la santé et de la petite enfance viennent de signer une tribune dans Le Monde dans laquelle il alertent, une fois encore, sur les dangers d'une surexposition des jeunes enfants aux écrans.
Tout comme il n’apparaît pas évident, de nos jours, de verrouiller l’accès au net à un enfant, ce n’est pas non plus une mince affaire d’éloigner nos chères têtes blondes, brunes ou rousses des écrans. En particulier ceux des smartphones et tablettes dont le parc installé a explosé il y a de cela quelques années.
En septembre dernier, nous avions rapporté les recommandations de pédiatres quant à éloigner les enfants de moins de 3 ans des écrans. Le docteur et pédiatre à Amiens François-Marie Caron avait d’ailleurs indiqué que “l’enfant n’a pas besoin d’une tablette pour se développer. S’il n’en a pas, il ne prendra pas de ‘retard’ sur les autres.”
Des enfants surexposés aux écrans “très agités ou très passifs”
Preuve d’une problématique ne tendant pas vraiment à reculer, des professionnels de santé et de la petite enfance viennent de signer une tribune chez nos confrères du Monde dans laquelle ils alertent des dangers d’une surexposition des jeunes enfants aux écrans.
Et de démarrer leur propos par un interpellant constat : “Nous recevons de très jeunes enfants stimulés principalement par les écrans, qui, à 3 ans, ne nous regardent pas quand on s’adresse à eux, ne communiquent pas, ne parlent pas, ne recherchent pas les autres, sont très agités ou très passifs.”
Des symptômes “très semblables aux troubles du spectre autistique”
Ces professionnels rappellent le risque que ces stimulations, lorsque observées à l’excès, n’altèrent le développement de l’enfant : “Captés ou sans cesse interrompus par les écrans, parents et bébé ne peuvent plus assez se regarder et construire leur relation. Les explorations du bébé avec les objets qui l’entourent, soutenues par les parents, sont bloquées ou perturbées, ce qui empêche le cerveau de l’enfant de se développer de façon normale.”
Un rapprochement est même opéré entre les symptômes relevés chez ces enfants et ceux atteints de troubles du spectre autistique (TSA), tels que “des absences totales de langage à 4 ans, des troubles attentionnels prégnants” ou encore “des troubles relationnels”. Pour limiter ce danger au niveau des tablettes, le docteur Caron avait appelé à respecter quatre conditions pour permettre à un enfant de 3 à 6 ans de pratiquer l’appareil de la manière la plus saine possible : “toujours utiliser la tablette sur des périodes courtes et jamais pendant le repas ou avant de dormir, être accompagné par un adulte ou un aîné, poursuivre l’unique objectif de jouer et utiliser des logiciels adaptés”.