Jeunes adultes : la consommation de viande rouge et de sucre pourrait favoriser le cancer colorectal

Image d'illustration. Arrangement coloré de fruits frais et de légumesADN
Les cas de cancer colorectal progressent chez les jeunes adultes, alertent des spécialistes. Parmi les facteurs pointés du doigt figurent la consommation accrue de viande rouge et d’aliments sucrés, deux habitudes alimentaires désormais surveillées de près.
Tl;dr
- Le cancer colorectal progresse chez les moins de 50 ans.
- Excès de viande rouge et sucre : facteurs clés identifiés.
- Prévention : alimentation saine, activité physique, dépistage précoce.
Une maladie en pleine mutation chez les jeunes adultes
Il y a vingt ans, personne n’aurait pensé que le cancer colorectal deviendrait l’un des fléaux majeurs chez les trentenaires ou quadragénaires. Pourtant, la tendance est nette : cette pathologie longtemps associée aux seniors s’impose désormais comme une cause majeure de décès par cancer chez les moins de 50 ans, tant aux États-Unis qu’en Europe ou en Inde.
Difficile de ne pas s’interroger sur les raisons de cette accélération : mode de vie ? Génétique ? L’alimentation semble jouer un rôle bien plus décisif qu’on ne l’admettait jusqu’ici.
L’alimentation moderne dans le viseur des chercheurs
Des scientifiques de la Cleveland Clinic ont récemment percé à jour certains mécanismes biologiques derrière cette hausse préoccupante, en s’appuyant sur des analyses avancées dites de métabolomique.
Chez les patients jeunes atteints d’un cancer colorectal, ils relèvent des altérations marquées du métabolisme glucidique – citrates bas, stress métabolique inédit – directement liées à une consommation élevée de viandes rouges ou transformées, mais aussi de boissons sucrées. Pour citer la responsable de l’étude, la Dre Marina Nagy : « La biologie du cancer précoce du côlon diffère fondamentalement des formes classiques et l’alimentation moderne est un facteur déterminant. »
Pourquoi viande rouge et sucre inquiètent autant
Le débat n’est pas neuf : l’Organisation mondiale de la santé classe déjà depuis plusieurs années la charcuterie parmi les cancérogènes avérés (groupe 1) et la viande rouge comme cancérogène probable (groupe 2A). Plusieurs éléments se conjuguent pour expliquer ce risque accru :
- Cuissons à haute température générant HCA et PAH, substances reconnues pour leur toxicité sur l’ADN.
- Nitrates/nitrites présents dans la transformation des viandes pouvant aboutir à la formation de composés N-nitrosés hautement cancérigènes dans l’intestin.
- Sucres rapides favorisant inflammation chronique et dérèglements métaboliques qui facilitent le développement tumoral.
Chez les jeunes adultes, ces excès alimentaires sont souvent aggravés par un mode de vie sédentaire, une faible consommation de fibres et un recours fréquent aux plats industriels.
Dépister plus tôt et rééquilibrer nos habitudes
Face à ce « cocktail » défavorable, que faire concrètement ? Les experts insistent sur quelques mesures essentielles pour inverser la tendance :
- Diminuer drastiquement viandes rouges/transformées et boissons sucrées
- Miser sur fibres, fruits, légumes et légumineuses
- Bouger au moins 150 minutes par semaine
- Démarrer le dépistage dès 45 ans si possible (ou avant en cas d’antécédents familiaux)
Enfin – cela peut sembler évident mais reste trop peu appliqué –, il ne faut jamais ignorer des signaux tels que sang dans les selles ou fatigue persistante. Car aujourd’hui, même à trente ans, le risque existe réellement.
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