James Cameron dévoile la véritable menace de l’IA et explique pourquoi elle l’inquiète

Image d'illustration. James CameronLightstorm Entertainment / PR-ADN
Le réalisateur néo-zélandais défend un cinéma centré sur les acteurs et plaide pour une régulation progressive de l’intelligence artificielle.
Tl;dr
- James Cameron s’inquiète de l’intelligence artificielle, notamment de la « Big AI », qu’il considère comme une menace existentielle.
- Selon lui, l’absence de consensus mondial sur le bien commun et l’injection massive de milliards dans l’IA rendent son contrôle difficile, voire impossible.
- Pour son film Avatar: De Feu et de Cendres, James Cameron reste fidèle aux acteurs et à la créativité humaine, tout en appelant à une régulation progressive de l’IA à Hollywood.
Des avancées technologiques, mais des questions non résolues
Si James Cameron s’est imposé comme pionnier dans le domaine des effets spéciaux et de la technologie au cinéma — rappelons que Abyss et Terminator 2: Le Jugement dernier ont marqué leur époque par l’usage inédit d’effets visuels générés par ordinateur — c’est bien sur un tout autre terrain qu’il exprime aujourd’hui ses plus grandes inquiétudes : celui de l’intelligence artificielle. Malgré une carrière façonnée par les innovations, le réalisateur estime que la course effrénée de l’IA actuelle échappe à toute forme de maîtrise réelle, notamment en matière d’éthique.
Un défi sans consensus
Dans un entretien récent avec ComicBook, à l’occasion de la sortie prochaine d’Avatar: De Feu et de Cendres, James Cameron a évoqué ce qu’il nomme le « Skynet Problem », référence directe à son œuvre culte. Le cœur du problème ? L’alignement. L’enjeu consiste à orienter les IA pour qu’elles servent le bien commun humain. Mais, comme il le souligne : « Qui décide ce qui est bon pour nous ? Nous sommes incapables de nous entendre sur quoi que ce soit ». Le désaccord profond entre gouvernements, religions ou sociétés rend selon lui impossible l’instauration d’une morale universelle qui guiderait ces nouvelles technologies.
Des milliards injectés dans le vide
Pour clarifier sa pensée, le cinéaste distingue « Big AI » — l’intelligence artificielle générale ou décisionnaire — des IA génératives plus courantes aujourd’hui. Selon lui, c’est ce premier volet qui constitue une véritable menace existentielle : « C’est la grande IA qui m’inquiète plus que tout ça ». Il pointe également du doigt le déferlement massif d’investissements financiers sans garde-fous suffisants : « Ils foncent tout droit avec des milliards injectés chaque jour. »
Hollywood et la régulation progressive de l’IA
Un point rassurant pour les puristes, le film Avatar: De Feu et de Cendres, attendu en salles le 19 décembre 2025, n’a fait appel à aucune IA générative. James Cameron défend une vision où les acteurs restent au cœur du processus créatif : « Nous honorons et célébrons les acteurs. Nous ne les remplaçons pas ». Quant à Hollywood, il imagine une auto-régulation progressive face aux usages de l’IA générative, mais insiste : cette adaptation ne sera possible que si « nous existons encore » après avoir surmonté la menace posée par la grande intelligence artificielle.
Au fond, sous la lucidité technologique perce ici une forme d’incertitude inquiète quant à notre capacité collective à définir un cap pour ces outils puissants — une problématique qui dépasse largement les frontières du septième art.