Israël : Benyamin Netanyahou se radicalise davantage
Benyamin Netanyahou veut faire d'Israël "l'Etat du peuple juif", malgré la polémique que suscite cette décision.
Le projet de loi a été adopté dimanche par le gouvernement israélien, et vise à renforcer le caractère juif de l’Etat. Il prévoit de ne plus définir Israël comme un Etat “juif et démocratique“, mais comme “l’Etat national du peuple juif” dans les Lois fondamentales, équivalentes à notre Constitution.
Lors du vote, 6 ministres se sont prononcés contre, et 14 pour ce projet de loi, au terme d’un débat extrêmement houleux. Le centre et la gauche de l’échiquier politique se disent en effet opposés au projet, tout comme les Arabes israéliens, renforcés une nouvelle fois dans leur sentiment d’être “des citoyens de seconde classe‘”.
Le racisme “inscrit dans la loi” ?
Leurs représentants au Parlement ont d’ailleurs aussitôt dénoncé un “projet de loi raciste“. Les Arabes israéliens, descendants des Palestiniens restés sur leur terre après la création d’Israël en 1948 représentent 20% de la population du pays. “Avec ce texte, le racisme va être inscrit dans la loi“, a dénoncé le Centre juridique des droits de la minorité arabe.
Benyamin Netanyahou affirme quant à lui que le texte garantira les mêmes droits pour tous. Le projet devra à présent être étudié à la Knesset (Parlement). Le texte original devrait, selon toute vraisemblance, être amendé et édulcoré. Le débat a été repoussé d’une semaine, ce lundi, pour permettre à la coalition gouvernementale de trouver une issue.
Climat de tension en Israël
Le vote intervient en effet dans un contexte de radicalisation du débat public. Benyamin Netanyahou cède ainsi à la pression de la droite nationaliste, qui le somme depuis des mois de durcir le ton, face au regain de tension et à la multiplication d’attentats, notamment à Jérusalem.
Avant l’examen du texte par le Parlement, qui aura lieu le 3 décembre, le Premier ministre devrait cependant chercher un compromis avec les ministres contestataires. Sans accord entre les deux parties, le texte pourrait faire éclater la coalition gouvernementale, et déclencher une grave crise politique dans le pays.