Isère : plainte contre X pour homicide après un décès suite à une téléconsultation
La famille de la victime estime qu'une erreur médicale grave a été commise par le médecin en charge de la consultation à distance.
La télémédecine permet-elle réellement de se rendre compte de la gravité de certains symptômes ? C’est le débat que souhaite relancer une famille de l’Isère suite à la mort de l’un de leurs proches.
Un homme de 40 ans est en effet décédé un peu plus d’une semaine après avoir consulté un médecin à distance. Ce dernier n’aurait pas pu bénéficier d’un diagnostic efficace. Une plainte contre X pour homicide a été déposée.
Mauvais diagnostic
L’information a été relayée par France 3 Isère. Tout commence le 20 avril dernier lorsque l’homme en question, atteint d’un cancer et souffrant d’obésité, décide de consulter un médecin en ligne, car il se sent très fatigué depuis plusieurs jours et souffre d’une soif inextinguible en plus d’avoir la langue très blanche.
Après un rapide état des lieux par écran interposé, le généraliste diagnostique un champignon sur la langue, une pathologie plutôt bénigne. Pourtant, l’état du patient se dégrade au fil des jours et il est retrouvé inconscient chez lui par sa compagne le 27 avril. Hospitalisé d’urgence, il perdra la vie le 28 avril.
Relancer le débat
Après des examens approfondis, il s’avère que le défunt avait été touché par une décompensation diabétique qui aurait pu être détectée à l’aide d’une prise de sang. Le quadragénaire aurait pu s’en sortir si la pathologie avait été diagnostiquée à temps. Pour la famille le décès de leur proche est imputable à la téléconsultation.
Lors de l’examen par écrans interposés, le médecin (qui n’était pas le médecin traitant du malade) aurait procédé à un questionnaire incomplet. La généraliste aurait en outre été très centrée sur les symptômes de la Covid-19 lors de la consultation.
Une plainte contre X a donc été déposée pour « homicide involontaire ». L’avocat de la famille estime que cette procédure est nécessaire pour relancer le débat sur la téléconsultation qui n’est, selon lui, pas adaptée à tous les malades. Il demande aux autorités sanitaires de se saisir de la question pour mieux encadrer la pratique.
En 2020, 19 millions de téléconsultations ont été remboursées par la Sécurité sociale soit près de 60 plus que l’année précédente.