Isère : une fillette décède un an après avoir avalé une pile au lithium
À la mi-juillet, une petite fille de 2 ans est décédée un an après avoir avalé une pile bouton au lithium. Ses parents souhaitent désormais savoir précisément ce qu'il s'est passé, "pour que cela n’arrive pas à d’autres parents".
Les difficultés sont apparues le 11 juillet 2016 à Pont-de-Chéruy, en Isère. Laëtitia et Patrice se rendent compte que leur petite fille Faustine ne se sent pas bien. Son père explique : “On l’a emmenée aux urgences de Bron (Rhône), car elle présentait des difficultés respiratoires. Joint auparavant par trois fois au téléphone, le SAMU a évoqué une bronchite”.
Et de poursuivre, cité par le Bien Public : “Dès son admission, une radio a été pratiquée. L’interne nous a annoncé que Faustine souffrait d’une bronchite. Et que des séances de kiné devraient y remédier”. La famille retrouve alors son domicile et rendez-vous est pris avec un kinésithérapeute.
La pile absorbée par Faustine pas décelée à la première radio
Mais deux jours plus tard, Faustine apparaît de nouveau en détresse respiratoire. Pierre indique que c’est lors d’un nouvel examen que l’origine du mal est apparue : “La pédiatre interne nous a questionnés : ‘Faustine a avalé quelque chose ?’ On lui a assuré que non. Elle a alors prescrit une nouvelle radio. C’est là qu’on a appris que notre fille avait avalé une pile bouton. Le médecin nous a annoncé que sa vie était en jeu…”
L’équipe médicale va repérer une fistule de 3 cm sur la fillette, un canal qui faisait anormalement communiquer la trachée et l’œsophage. Faustine est alors plongée dans un coma artificiel.
Une procédure judiciaire engagée par les parents
Le papa de la petite fille explique que “la pile avait été attaquée par la salive, diffusant dans le corps son lithium, provoquant des lésions irréversibles”. Et si la pile aura finalement pu être extraite du corps de Faustine par endoscopie, avec la pose d’une prothèse œsophagienne, la prise en charge de cette patiente n’était pas finie.
Ses parents se sont efforcés d’être présents à la fois pour Faustine et aussi pour les deux autres enfants. Début juillet, le corps médical opte pour un traitement moins lourd : “Elle était alors sur la voie de la guérison. Nous avions été formés sur les machines, pour un retour à la maison” pour le 13 juillet. La fillette s’éteindra dans la nuit du 13 au 14 juillet après avoir craché du sang, au crépuscule de ses 2 ans. Considérant que le personnel de l’hôpital a fauté en ne décelant pas la pile dès la première radio, Laëtitia et Patrice ont engagé une procédure judiciaire. Une démarche nécessaire, souligne la mère de Faustine, “pour que cela n’arrive pas à d’autres parents”.