Isère : 5 ans de prison avec sursis pour avoir mortellement étouffé sa femme atteinte d’Alzheimer

Vendredi, la cour d'assises de l'Isère a condamné un octogénaire à 5 ans de prison avec sursis pour avoir mortellement étouffé sa femme atteinte d'Alzheimer. Son fils s'était porté partie civile pour le soutenir au plus près durant cette épreuve.

C’était il y a deux ans. Hubert O. mettait fin aux jours de son épouse malade d’Alzheimer, 81 ans tout comme lui, en l’étouffant à l’aide d’un oreiller. La même nuit, il aura tenté de se suicider, sans y parvenir. Pour les faits ayant conduit à la mort de sa femme, cet octogénaire comparaissait devant la cour d’assises de l’Isère.

Cité par France Bleu Isère, l’homme a laissé entendre à la barre qu’il était devenu un autre homme à force de s’occuper en permanence de sa femme : « J’étais épuisé, en dépression et sous médicament. Ma femme souffrait d’Alzheimer depuis quatre ans mais jusque là j’avais toujours réussi à me débrouiller seul ».

Il tue sa femme atteinte d’Alzheimer : « s’il faut que j’aille en prison, j’irai »

Le prévenu poursuit en indiquant que Nicole pouvait aller jusqu’à le « disputer » parce qu’il n’était pas revenu assez vite des courses, et qu’il lui fallait lui faire à manger et la laver à partir du moment où elle est devenue dépendante. Avant de revenir sur cette macabre nuit :

« Cette nuit-là, je n’avais pas dormi et quand je me suis levé, j’ai vu l’oreiller et je l’ai plaqué contre son visage, je ne sais pas pourquoi. Après j’ai essayé de me suicider, mais je n’ai pas réussi. Je regrette. Même si j’ai peur, s’il faut que j’aille en prison, j’irai ».

Son fils s’était porté partie civile

Le fils unique d’Hubert, Jean-Philippe, était censé déjeuner avec ses parents le jour du drame. C’est lui qui a appelé les pompiers en remarquant que la porte du domicile était fermée et les volets clos : « Je lui ai tout de suite pardonné. Il a beaucoup fait pour ma mère. Si je me suis porté partie civile, c’est pour être avec lui dans la salle d’audience, sinon, j’aurais dû rester à l’extérieur. »

Les voisins de l’octogénaire décrivent quant à eux un homme sympathique et serviable dont ils ignoraient les souffrances. Alors qu’il encourait la réclusion criminelle à perpétuité, la justice a finalement décidé de condamner le prévenu à 5 ans de prison avec sursis.