Iran : une professeur canado-iranienne emprisonnée
Lundi, l'anthropologiste canado-iranienne Homa Hoodfar a été emprisonnée en Iran. Elle avait fait l'objet d'une première interpellation le 10 mars dernier par une unité du contre-espionnage des Gardiens de la révolution.
Ce sont des membres de sa famille qui révèlent l’information. Homa Hoodfar, anthropologiste et professeur à l’université Concordia à Montréal depuis 1991, a été emprisonnée en Iran. Elle est détenue depuis lundi à la prison d’Evin basée à Téhéran.
Les circonstances de son emprisonnement apparaissent relativement floues. Nos confrères du Figaro rappellent qu’en février dernier, Mme Hoodfar s’était rendue en Iran pour y étudier, d’un point de vue ethnique, le rôle public tenu par les femmes à Téhéran. Le 10 mars et alors qu’elle s’apprêtait à rentrer au Canada, l’enseignante canado-irlando-iranienne de 65 ans faisait l’objet d’une première interpellation par une unité du contre-espionnage des Gardiens de la révolution.
Une enseignante canado-iranienne coincée en Iran depuis mars
Selon les dires d’Amanda Ghahremani, porte-parole de la famille, cette unité avait perquisitionné le logement de Homa Hoodfar et saisi ses biens incluant son passeport. De ce fait, il était depuis impossible pour l’anthropologiste de quitter le sol iranien.
Celle-ci a ensuite été soumise à plusieurs interrogatoires à la durée notable, et sa détention d’avoir été appliquée à l’issue de l’une de ces audiences comme l’a précisé Amanda Ghahremani.
Homa Hoodfar, les femmes et le sexe dans le monde musulman
Tel qu’indiqué plus haut, Homa Hoodfar avait choisi de s’intéresser à la place des femmes en Iran, une démarche qui a pu déranger les autorités du pays. D’autant plus que cette enseignante a déjà signé plusieurs ouvrages ayant trait aux femmes inscrites dans le paysage musulman et à la question de la sexualité au sein de ce milieu religieux. Des thématiques et des recherches qu’on a donc pu lui reprocher.
L’intérêt pour la situation ethnique des femmes est présent depuis maintenant bien longtemps chez Homa Hoodfar, qui avait ainsi déclaré il y a plu d’une dizaine d’années : “J’ai débuté mes recherches sur les femmes dans les bidonvilles quand j’avais 16 ans et que j’étais encore au lycée à Téhéran. C’était avant même que je sache ce qu’était l’anthropologie”.