Iran : condamnée à un an de prison pour avoir protesté contre le port du voile
En Iran, une femme a été condamnée le 2 mars dernier à un an de prison pour avoir publiquement protesté contre le port du voile. Son avocat déplore des "obstacles administratifs" contrariant une libération anticipée voire une amnistie.
Il y a maintenant plus d’un mois, le samedi 2 mars dernier en Iran, Vida Movahédi était condamnée à un an de prison pour “incitation à la corruption et à la débauche”. Fin 2017, elle s’était publiquement opposée au port du voile avant d’être arrêtée par les autorités quelques mois plus tard pour une semblable manifestation.
Durant son procès, rapporte 20 Minutes, cette mère d’une fillette avait déclaré s’être “opposée au voile islamique obligatoire” et que sa contestation était une “révolte civique”. En décembre 2017, seule et non voilée, Viva Movahédi avait lancé un mouvement de contestation en protestant ainsi contre le port du voile. Ce dernier est obligatoire pour les femmes, de même que le port d’une tenue ample, depuis la Révolution islamique de 1979.
Condamnée pour avoir contesté le port du voile : l’initiatrice d’un mouvement
Un geste qui avait donc été imité par d’autres femmes, sans pour autant que celles-ci n’échappent à des conséquences telles qu’une arrestation et une amende. En avril 2018, Viva avait manifesté sur le dôme au centre de la place Enghelab de Téhéran, une place dont le nom signifie “révolution” en persan.
Après avoir ici agité son voile et des ballons rouges à bout de bras, elle faisait depuis l’objet de poursuites.
Des “obstacles administratifs” contrariant une éventuelle amnistie
Viva Movahédi pourrait bénéficier d’une libération anticipée voire d’une amnistie. Son avocat déplore cependant des obstacles administratifs contrariant l’une ou l’autre de ces issues : “Plus d’un mois après [le verdict], nous en sommes toujours au même point”.
Rappelons que depuis juin 2018, Nasrin Sotoudeh purge une peine de cinq ans de prison pour des accusations d’espionnage. Cette avocate avait défendu de nombreuses femmes entrées dans le sillage de Viva Movahédi. Le mari de Nasrin Sotoudeh affirme qu’en mars dernier, son épouse a écopé de dix ans d’emprisonnement supplémentaires pour “incitation à la débauche”.