Interdiction des fusils d’assaut en Nouvelle-Zélande : le lobby pro-armes “soutient” la démarche
Alors que la Nouvelle-Zélande pourrait voler l'interdiction des fusils d'assaut sur son territoire, le lobby pro-armes apparaît approuver la démarche.
Peut-être est-ce justement parce que la Nouvelle-Zélande connaît un taux d’homicide particulièrement bas (9 pour 4,7 millions d’habitants en 2016) que tout évènement faisant gonfler cette statistique est pris très au sérieux, avec des conséquences marquantes. Le 15 mars dernier, un suprémaciste blanc australien abattait 50 fidèles de deux mosquées de la ville de Christchurch.
Cette semaine, rapporte BFMTV.COM, le parlement néo-zélandais examine une proposition de loi visant à interdire les fusils d’assaut sur le territoire. Et les auteurs de la réforme d’avoir obtenu un soutien inattendu, celui du lobby des armes à feu.
Nouvelle-Zélande : une armurerie a déjà stoppé la vente de fusils d’assaut
Nicole McKee, secrétaire du Conseil des propriétaires d’armes à feu sous licence, s’est ainsi prononcée en faveur de cette proposition : “Nous voulons soutenir tous les changements que notre gouvernement décidera pour empêcher un nouvel attentat terroriste en Nouvelle-Zélande”.
Darren Jacobs, directeur général de Hunting & Fishing, a quant à lui déclaré que “ce genre d’armes de guerre n’ont pas leur place dans notre entreprise, ou notre pays”. Hunting & Fishing, l’une des armureries les plus réputées de Nouvelle-Zélande, a même pris les devants en stoppant la vente fusils semi-automatiques de type militaire (MSSA), physiquement et en ligne.
Un inévitable parallèle avec les États-Unis
La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern n’avait pas attendu une semaine après le drame de Christchurch pour annoncer l’interdiction des MSSA. C’est en ce mardi que la réforme est censée être présentée au Parlement.
Une situation contrastant forcément avec la manière dont les États-Unis répondent aux tueries survenant sur leur sol. Bien que sensiblement plus nombreuses (5,2 meurtres pour 100.000 habitants en 2015), ces drames n’ont jusqu’ici pas permis une révision de la législation en vigueur sur les armes à feu. Loin de son homologue néo-zélandais, l’association pro-armes américaine National Rifle Association (NRA) apparaît ainsi fermée à toute démarche de ce genre.