Inflation : les Français font des arbitrages inédits en rayons
L’inflation en France continue d’avoir une incidence sur la hausse des prix en magasins. Face à cette perte de pouvoir d'achat, les Français s'organisent.
C’est son plus haut niveau depuis novembre 1985 : après une hausse de 4,5% au mois de mars 2022 sur un an, les prix à la consommation en France ont augmenté de 4,8% sur un an en avril, des chiffres confirmés par l’Insee.
48% des Français réduisent leurs dépenses
Cette hausse des tarifs fait que certains produits se vendent mieux pendant que d’autres sont en forte baisse. Du coup, les consommateurs changent leurs habitudes et ce n’est pas nouveau puisque le Credoc (le ‘Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie)’ avait déjà noté cette tendance dès février dernier. L’organisme relevait que près de la moitié des consommateurs avaient levé le pied sur les dépenses : 48% des Français assuraient qu’ils comptaient réduire leurs dépenses contre seulement 34% en juillet 2021.
Moins d’achats de vêtements, beaucoup moins de restaurants…
Moins d’achats de vêtements, beaucoup moins de restaurants, diminution des ‘achats plaisirs’ et baisse spontanée des achats bio (-6,6% au premier trimestre 2022 par rapport à 2021), un secteur qui pourtant avait le vent en poupe depuis quelques années.
Le rayon surgelés (très) touchés
En dehors de la désastreuse ‘affaire Buitoni’, le rayon des surgelés est également touchés par cette ‘déconsommation’ puisque la plupart des consommateurs se détournent de l’ensemble du rayon ; il faut dire que les prix ont augmenté de…+11,3% en avril ! De quoi passer sa route.
Le rayon hygiène impacté
Plus surprenant, le rayon ‘hygiène-droguerie’ est également ‘boudé’ par les consommateurs. Les produits d’hygiène sont en baisse de 7% à fin avril. Par exemple, l’achat de brosses à dents dégringole de 29%. Pendant ce temps, la farine voit ses ventes augmenter de 36% alors que son prix a bondi de +11%. Idem pour le rayon des huiles.
Il faut aussi protéger les industriels, parce que les hausses sont réelles
Interviewé sur RTL, le directeur de la rédaction de LSA, Yves Puget, assure que la Grande distribution joue le jeu : “Elle est obligée. La grande distribution a tout intérêt à jouer le jeu. Sinon ils vont perdre des clients, tout simplement. Ces clients vont descendre en gamme et aller dans des enseignes de hard discount. Mais attention, il faut limiter les hausses d’inflation pour protéger le pouvoir d’achat d’un autre côté. Et il faut aussi protéger les industriels, parce que les hausses sont réelles“.