Incident majeur chez AWS, leader du cloud : le web mondial paralysé, décryptage d’une technologie clé

Image d'illustration. Problèmes de connectivité dans un centre de donnéesADN
Une interruption majeure du service AWS, acteur incontournable du cloud, a récemment perturbé de nombreux sites et applications à travers le monde, rappelant combien cette infrastructure est devenue essentielle au fonctionnement quotidien d’Internet.
Tl;dr
- Défaillance majeure d’AWS révèle la dépendance mondiale au cloud.
- Le marché du cloud reste dominé par les États-Unis.
- Trois modèles clés : SaaS, IaaS, PaaS.
Une panne qui interroge sur notre dépendance numérique
Lundi 20 octobre 2025, une panne massive chez Amazon Web Services (AWS) a mis en lumière la vulnérabilité de l’économie connectée. Pendant plusieurs heures, une partie significative d’internet et des applications quotidiennes, telles que Snapchat, Fortnite, Airbnb ou encore Reddit, sont restées inaccessibles.
Un événement qui, loin d’être anecdotique, révèle combien nos sociétés sont tributaires de cette infrastructure invisible mais omniprésente : le cloud. Grâce à lui, entreprises comme particuliers accèdent à des ressources informatiques sans investissement matériel lourd.
L’hégémonie américaine et un marché en mutation
Derrière cette technologie se cachent des enjeux géopolitiques majeurs. Le secteur est dominé par les États-Unis : au deuxième trimestre 2025, le cabinet Synergy Research Group attribuait encore 30% du marché mondial à AWS, suivie de près par Microsoft Azure (20%) et Google Cloud (13%). Ces trois géants – couramment appelés le « Big Three » – imposent leur rythme sur un marché en constante expansion. À leurs côtés gravitent d’autres acteurs américains comme Oracle, IBM, ou encore des groupes asiatiques tels que Alibaba, Tencent ou Huawei.
Face à ces mastodontes, l’européen OVHcloud tente de préserver sa place, même si les fournisseurs locaux perdent du terrain au profit des « hyperscalers », ces multinationales capables d’investir massivement dans de nouveaux centres de données.
Diversité des offres et adoption européenne contrastée
Le paysage du cloud se décline aujourd’hui en trois modèles principaux :
- SaaS (Software-as-a-Service), qui permet d’utiliser directement des applications hébergées en ligne comme Gmail ou Zoom ; c’est de loin le modèle le plus répandu dans l’Union européenne.
- IaaS (Infrastructure-as-a-Service), où les entreprises louent des ressources informatiques flexibles pour installer leurs propres logiciels.
- PaaS (Platform-as-a-Service), une formule intermédiaire offrant également l’externalisation partielle des logiciels nécessaires au fonctionnement des applications – moins plébiscitée en Europe.
En 2023, selon Eurostat, 43% des entreprises européennes utilisaient au moins un service cloud. Cependant, ce taux grimpe à 78% pour les grandes structures (plus de 250 salariés), tandis qu’il plafonne à seulement 42% chez les petites sociétés. La majorité y recourt pour la messagerie électronique, le stockage de fichiers et la cybersécurité.
Bataille pour l’avenir du cloud européen
Malgré une croissance continue du secteur sur le Vieux Continent, les investissements nécessaires – souvent plusieurs centaines de millions voire plus d’un milliard d’euros – posent la question de la souveraineté technologique européenne face à la puissance financière et logistique américaine.
En définitive, la récente défaillance d’AWS rappelle que l’informatique en nuage demeure un maillon essentiel… mais pas invulnérable.