Hôpitaux : les urgentistes sont de plus en plus victimes de burn-out
Une nouvelle étude française souligne que les urgentistes sont de plus en plus touchés par le burn-out.
Le bien-être des professionnels de santé semble continuer à se dégrader. Une nouvelle étude française publiée dans la revue European Journal of Emergency Medicine vient en effet de souligner que 62 % des urgentistes présentent au moins un symptôme d’épuisement professionnel et 31 % au moins deux symptômes. Le burn-out est donc de plus en plus aux portes des professionnels des urgences. Pour rappel, ce terme définit un « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel » selon la Haute autorité de Santé (HAS).
Le burn-out se propage aux urgences
Abdo Khoury, l’un des auteurs des travaux travaillant au service de médecine d’urgence et de soins intensifs du CHU de Besançon, explique que « le niveau d’épuisement constaté signifie que les travailleurs de la santé méritent une évaluation clinique et un soutien professionnel. Fait inquiétant, moins de la moitié des répondants à l’enquête (41,4%) a déclaré avoir accès à un soutien psychologique, en face à face ou à distance ».
Cette part se veut très faible, sachant que le burn-out peut avoir des répercussions très importantes sur la santé des personnes épuisée professionnellement. En effet, plusieurs manifestations cliniques résultent de cet état.
Au niveau de la santé mentale, le burn-out peut cause de l’anxiété, de l’irritabilité, un comportement agressif, des tensions musculaires diffuses, un repli sur soi, une baisse de motivation et du moral, un isolement social ou encore des doutes sur ses compétences ; contre de la fatigue, des maux de tête, des vertiges, des troubles gastro-intestinaux, des troubles du sommeil et musculo-squelettiques ou encore de l’anorexie du côté des symptômes physiques.
Afin d’établir ses résultats, l’étude est venue interroger des professionnels de la médecine d’urgence de plus de 89 pays. Les problèmes les plus rapportés étaient la charge de travail, le stress, le manque de personnel, le surpeuplement hospitalier ainsi que le manque de reconnaissance. Ces derniers sont remontés par les urgentistes depuis des années auprès des pouvoirs publics. Face à un manque d’évolution, ces professionnels envisagent une reconversion, principalement les jeunes.