Homosexualité au travail : difficile à révéler pour une majorité de diplômés LGBT
Un sondage du Boston Consulting Group révèle que pour 58% des diplômés LGBT, faire leur coming out au travail est "potentiellement un inconvénient".
Mercredi, une enquête du Boston Consulting Group (BCG) conduite auprès de diplômés LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et trans) a révélé la difficulté pour ces communautés de communiquer sur leur homosexualité au travail.
Et si quatre sondés sur cinq ont appris à leur famille ou leurs amis quelle était leur orientation sexuelle, un tiers d’entre eux n’ont pas franchi le pas en milieu professionnel. Nos confrères du Monde rapportent ainsi que pour 58% des personnes interrogées, révéler son homosexualité au travail est “potentiellement un inconvénient”.
Diplômés LGBT : 58% réticents à révéler leur homosexualité au travail
Thierry Laurent, économiste rattaché au centre d’étude des politiques économiques de l’université d’Evry-Val d’Essonne et qui a signé plusieurs études sur la question, reconnaît le risque avéré de salaires moins conséquents pour les homosexuels : “Cela dépend évidemment et avant tout de l’entreprise et du lieu de travail. Mais si on s’intéresse à l’impact sur le salaire, c’est plutôt vrai. Nous avons observé qu’à caractéristiques identiques, les hommes homosexuels gagnent en moyenne 6 % de moins que les hétérosexuels dans le privé, et 5 % de moins dans le public. L’écart est similaire à celui constaté entre les hommes et les femmes, qui est d’environ 5,5 %. Pour les lesbiennes, on ne constate toutefois pas de différence notable de salaire avec les hétérosexuelles.”
Orientation sexuelle : une dissimulation peut favoriser une productivité professionnelle moindre
Et d’ajouter un peu plus loin dans l’entretien accordé au Monde : “Même s’il y a beaucoup de situations différentes sur le marché du travail, révéler son orientation sexuelle peut coûter cher en termes de salaire. Nous avons calculé le coût du coming out, c’est-à-dire la différence de salaire entre un gay qui révèle son orientation sexuelle à son employeur par rapport à celui qui la cache : elle est en moyenne de 1 200 euros par an.” Faut-il alors conseiller aux travailleurs concernés de dissimuler leur orientation sexuelle ? “Pour autant, on sait aussi depuis longtemps que le fait de cacher son orientation sexuelle, ce qu’on appelle les ‘stratégies actives de dissimulation’, peut avoir d’importants effets psychologiques, avec des conséquences sur la santé et sur l’efficacité au travail. Or si vous êtes moins productif, vous risquez d’être moins bien rémunéré ! Ce qu’on peut conseiller aux jeunes LGBT qui hésitent à révéler leur orientation sexuelle au travail, c’est peut-être de prendre le temps de chercher et de trouver l’entreprise au sein de laquelle ils pourront faire leur coming out.”