Homéopathie : Une instance européenne demande la fin de son remboursement
Le Conseil scientifique des Académies des sciences européennes demande à ce que l’homéopathie ne soit plus remboursée tant que son efficacité n’est pas prouvée.
Voici un rapport qui devrait créer un petit tremblement de terre dans le monde des produits pharmaceutiques. Les membres du Conseil scientifique des Académies des sciences européennes (Easac), qui regroupe 27 pays et dont la France fait partie, vient en effet de demander la fin du remboursement des traitements homéopathiques tant que leur efficacité n’est pas prouvée.
Effet placebo
C’est le 29 septembre que ce rapport de l’Easac a été mis en ligne. Ce dernier précise qu’ « En dépit de la popularité de ces produits dans certains pays, les scientifiques se demandent s’ils sont utiles ou nocifs ». Une utilité supposée car « aucune preuve, scientifiquement établie et reproductible, de l’efficacité des produits homéopathiques – même s’il y a parfois un effet placebo. »
Les responsables de ce rapport enfoncent encore un peu plus l’homéopathie en indiquant que dans de nombreux cas, les personnes qui l’utilise retarde un rendez-vous chez le médecin, ce qui peut avoir des conséquences sur la santé, mais aussi jeter le discrédit sur la démarche scientifique « fondée sur des preuves ». En mai dernier, un enfant est mort après avoir été mal soigné pour des otites à l’aide d’homéopathie.
Vers la fin du remboursement
Partant de ce constat d’une efficacité non prouvée, les membres de l’Easac demandent à ce que les traitements à base d’homéopathie ne soient plus remboursés tant qu’acune démonstration de leur efficacité et de leur absence de danger n’était avancée. En France par exemple, un produit homéopathique n’est pas obligé de déposer un dossier d’autorisation de mise sur le marché contrairement à un traitement médicamenteux classique.
Plus que jamais, l’homéopathie semble donc dans le viseur d’un certain pan de la communauté scientifique. En 2016, le montant du remboursement des traitements homéopathique avait atteint 52,8 millions d’euros.