Le Havre : elle accuse l’hôpital d’avoir fait disparaître son bébé mort-né
Alors qu'elle venait d'accoucher d'un enfant mort-né dans un hôpital du Havre, une jeune femme n'a pu le récupérer. Elle accuse aujourd'hui l'établissement de l'avoir fait disparaître via une chasse d'eau actionnée par une sage-femme.
Une jeune femme de 29 ans habitant à Manneville-sur-Risle avait accouché, début octobre, d’un bébé mort-né. Elle accuse aujourd’hui l’hôpital Jacques-Monod au Havre d’avoir fait disparaître l’enfant via l’action malencontreuse d’une sage-femme.
Citée par Paris Normandie, Anne-Sophie se souvient de ce jour si particulier : “Le vendredi 6 octobre, à 7h30, une sage-femme est venue me placer les premiers comprimés pour provoquer les contractions. À 8h00, elles ont commencé mais à 9h30 ne pouvant plus tenir à cause du mal de ventre, je suis allée aux toilettes, et là j’ai perdu les eaux.”
Elle reproche à l’hôpital de l’avoir laissée utiliser les toilettes pendant qu’elle perdait les eaux
C’est là que se serait produit la disparition : “J’ai appelé une sage-femme car j’étais paniquée et il y avait beaucoup de sang dans les toilettes. La sage-femme est arrivée, je lui ai demandé de regarder car j’avais perdu les eaux et j’avais peur d’avoir perdu le bébé en même temps. Elle n’a même pas jeté un seul regard et a simplement tiré la chasse d’eau”.
Anne-Sophie souhaite voir son bébé, mais cette requête ne peut lui être accordée. Elle reproche désormais à l’hôpital de l’avoir laissée utiliser les toilettes alors qu’elle perdait les eaux ainsi qu’une abondante quantité de sang.
Un certificat d’accouchement refusé
Le jour de l’accouchement, le gynécologue-obstétricien de l’hôpital a assuré à la jeune femme que “la grossesse s’est bien interrompue” au sein de l’établissement. Mais Anne-Sophie ne peut malgré tout pas obtenir un certificat d’accouchement. Dans un courrier rédigé par Maïlys Mouginot, directrice des affaires générales de l’hôpital Jacques-Monod, cette dernière lui apprend ainsi qu’il n’est “pas possible de vous adresser un certificat d’accouchement car les praticiens ont l’obligation de se conformer aux instructions [NDLR : des ministères d’État concernés] qui imposent de recueillir l’enfant. Les circonstances de votre fin de grossesse ne permettent malheureusement pas de remplir les conditions posées”.
Désirant faire son deuil de son bébé mort-né suite à une trisomie 18, la jeune femme a décidé de solliciter la ministre de la Santé Agnès Buzyn et l’épouse du président de la République Brigitte Macron afin que l’établissement hospitalier reconnaisse “ses erreurs commises pendant mon accouchement”.