Hauts-de-Seine : relaxe pour le restaurateur qui avait “plaisanté” avec le GHB sur une ardoise
"Mon secret séduction tient en trois mots : Gentillesse, Humour, Bagou. Si ça ne marche pas ? Je me contente des trois premières lettres", avait-il écrit sur une ardoise devant son établissement au mois de janvier.
Mardi, le tribunal correctionnel de Nanterre a relaxé un restaurateur qui avait “plaisanté” sur le GHB, aussi surnommé “drogue du violeur”. Le propriétaire d’une brasserie de Rueil-Malmaison avait été cité à comparaître par le Collectif féministe contre le viol (CFCV), mais l’accusation d’incitation à la commission d’un crime n’a pas été retenue.
Au mois de janvier dernier, ces mots rédigés sur une ardoise avaient très vite fait le tour des réseaux sociaux : “Mon secret séduction tient en trois mots : Gentillesse, Humour, Bagou. Si ça ne marche pas ? Je me contente des trois premières lettres”.
“Tout ça pour ça…”
À l’issue de l’audience, le propriétaire a déclaré : “Tout ça pour ça… J’ai toujours eu ma conscience pour moi. J’ai fait une erreur, j’ai assumé […] J’ai fait mon maximum pour retourner la vapeur, mais non, ça n’a pas suffi. Des deux côtés, on a perdu plusieurs mois de notre vie”. Certes, il avait retiré le jour même ces mots, mais trop tard pour empêcher, selon lui, une “agression” dans la rue et des “menaces” à l’encontre de sa famille. Il avait porté plainte contre X avant de la retirer.
Le CFCV avait de pour sa part porté plainte pour “provocation non suivie d’effet au crime ou délit par parole, écrit, image ou moyen de communication au public par voie électronique”.
La réaction du CFCV
Sophie Soubiran, avocate du CFCV, a réagi ainsi : “Il est regrettable d’avoir une décision de relaxe. Les juges ont considéré qu’il n’y avait pas d’éléments suffisants pour démontrer que Monsieur avait pour intention de créer un état d’esprit propre à favoriser la commission de l’infraction”. Cependant, elle se félicite d'”avoir réussi à amener ce débat-là devant un tribunal”. Selon elle, il s’agit “déjà en soi [d’]une petite victoire”.
Dans un communiqué commun rédigé avec la Fondation des femmes, le CFCV a également commenté que “La culture du viol peine encore à être condamnée par la justice française”.
Ah parfait.. puis ça a l'air de faire rire les gens en plus. pic.twitter.com/8w4Sr5jo9b
— Carmine (@capuxinoo) January 24, 2019