Hauts-de-Seine : la SNCF récompense ses agents qui verbalisent le plus
Les agents sont récompensés par des cartes cadeaux s'ils remportent ce concours de PV.
Si récompenser ses salariés pour leur bon travail est une tradition dans de nombreuses entreprises, la pratique a de quoi surprendre lorsqu’une partie du travail des employés en question consiste à sanctionner des usagers par des amendes. À Asnières dans les Hauts-de-Seine, le centre SNCF a lancé un drôle de concours entre ses agents. En effets, les meilleurs « verbalisateurs » se voient offrir des récompenses sous forme de cartes-cadeaux.
Jusqu’à 250 euros de chèques cadeaux
Ce sont nos confrères du Huffington Post qui dévoilent l’information. C’est via un tract diffusé auprès de ces agents que le centre SNCF d’Asnières les a informés de ce concours interne. Une affiche transmise à nos confrères par un syndicat de cheminots.
L’objectif est simple, les agents qui réaliseront le plus de « coupons comptables » (le terme interne qui désigne les amendes) se verront offrir des récompenses sous forme de carte cadeau allant de 100 à 250 euros. Seuls les 3 agents les plus « efficaces » se verront récompensés. Petite subtilité, seules les amendes réglées immédiatement par carte bancaire par le contrevenant seront prises en compte.
Un concours offre des chèque cadeaux aux agents de la SNCF qui mettent le plus d'amendes https://t.co/VL91UbbEEV
— Le HuffPost (@LeHuffPost) October 12, 2018
La SNCF réagit
Petite précision, le concours en question ne concernerait pas les contrôleurs « classiques », mais les agents commerciaux de la SNCF qui, depuis 2016, sont assermentés pour dresser des PV dans les gares pour certaines infractions (pass Navogo non validé, crachat ou jet de détritus au sol…)
Contactée, la SNCF a tenu à réagir à cette initiative qui serait interne au centre d’Asnières. « Il s’agit d’une initiative locale qui ne répond aucunement à une éventuelle consigne de la direction de l’entreprise » assure un communiqué de la compagnie qui précise tout de même que « le coût de la fraude qui représente plus de 300 millions chaque année. » Une somme qui ne peut alors pas être affectée à l’entretien du réseau, au détriment des usagers.
Du côté des syndicats, on dénonce une pression négative qui pourrait vite se transformer en une politique du chiffre qui pourrait être très mal vécue par certains agents. Quoi qu’il en soit, toujours selon un document interne, la fusée « LAF » pour lutte anti-fraude, est lancée…