Haute-Savoie : il reçoit, dans sa boîte à lettres, une montre qui avait été volée à son père par les nazis
Il y a quelques semaines de cela, un habitant de Haute-Savoie s'est surpris de recevoir un colis envoyé d'Allemagne et contenant une montre à gousset. Avant de découvrir qu'on venait de lui restituer un bien volé à son père en 1943 par le régime nazi.
Jean-Michel est éleveur dans le village de Habère-Lullin, en Haute-Savoie. Il y a quelques semaines de cela, il reçoit un interpellant colis. À l’intérieur se trouvent ainsi une lettre rédigée en allemand et une montre à gousset. La missive, écrite par une habitante de Berlin, révèle que cette montre appartenait au père de l’agriculteur.
Sabine explique qu’au décès de sa tante, elle a hérité de ce bien dont elle ne savait rien. Décidée à le vendre, elle procède à son nettoyage, et de remarquer alors un nom et un lieu. Le nom était celui de l’éleveur, et le lieu celui de son village. La Berlinoise entreprend des recherches et finit par trouver les coordonnées du fils du propriétaire de la montre.
Une Allemande lui restitue la montre volée par les SS à son père en 1943
Dans des propos relatés par Le Parisien, Jean-Michel raconte comment cette montre, qui appartenait donc à son père, s’est retrouvée entre les mains des nazis :
“Dans la nuit du 25 au 26 décembre 1943, les SS ont fait une descente dans un bal qui se déroulait dans le château d’Habère-Lullin. Parmi les jeunes résistants présents, il y avait mon père alors âgé de 18 ans. Vingt-quatre hommes ont été fusillés. Mon père, lui, a été arrêté et les Allemands lui ont pris sa montre.”
“Un geste extraordinaire”
Le père de Jean-Michel échappe au STO (Service du Travail Obligatoire) de Leipzig en sautant du train qui l’y conduisait. Il rejoint ensuite le maquis et connaît une longue existence qui ne prendra fin qu’en 2010.
Pour l’agriculteur, qui reconnaît que cette montre revêt “une grande valeur sentimentale” pour lui de par son histoire, le geste de Sabine est “extraordinaire”. L’histoire ne dit pas si le niveau d’allemand de Jean-Michel lui a permis de remercier sa bienfaitrice dans la langue de Nietzsche.