Haute-Savoie : entre 2 à 5 ans de prison pour une expédition punitive menée sur un jeune adulte
Vendredi, le tribunal correctionnel de Bonneville, en Haute-Savoie, a prononcé des peines allant de 2 à 5 ans de prison à l'encontre de quatre hommes reconnus coupables d'une expédition punitive en 2018.
Les faits remontent au 22 décembre 2018. Ce jour-là, un jeune adulte avait été enlevé devant son domicile. Il était visiblement soupçonné d’avoir filmé le viol d’une jeune fille l’avant-veille dans une voiture. Le père de la victime avait alors fait appel à deux neveux et à un ami de la famille pour retrouver la trace du violeur présumé et de celui ayant filmé la scène. Ce dernier avait alors été enlevé devant chez lui, frappé à coups de barre de fer et sommé de donner le nom de son complice.
Frappé et attaché nu à un arbre pour n’avoir pas donné le nom d’un complice présumé
Le Dauphiné Libéré rapporte que ce jeune adulte avait ensuite été attaché nu à un arbre en pleine forêt. Dans la voiture qui l’avait conduit en ce lieu, il ne comprenait pas ce qu’on lui demandait alors qu’il était frappé jusqu’au sang. 31 jours d’ITT lui avaient ensuite été prescrits. Plus de deux ans après les faits, la victime, désormais âgée de 19 ans, en conserve des séquelles psychologiques. On notera que les faits qu’il aurait commis n’ont depuis fait l’objet d’aucune procédure judiciaire. En revanche, ses quatre agresseurs présumés comparaissaient jeudi devant le tribunal correctionnel de Bonneville (Haute-Savoie).
Un verdict n’ayant pas totalement satisfait les parties civiles
C’est le site du Messager qui relate le verdict rendu le lendemain. Le principal auteur des coups a écopé de la plus lourde condamnation : 5 ans de prison dont 30 mois avec sursis. Il est également interdit de territoire dans le département pendant deux ans. L’un de ses complices a été condamné à 3 ans de prison dont 2 de sursis probatoire, avec lui aussi une semblable interdiction de territoire. Le père de la fille a eu droit à une peine identique à celle du complice en retirant l’interdiction de territoire. Enfin, le conducteur du véhicule a écopé de 2 ans avec sursis et d’une interdiction de territoire de deux ans. Les parties civiles, nous dit-on, n’ont pas caché leur déception à l’issue du jugement, estimant ainsi que la délibération avait été “légère”.