Harcèlement à l’école : le ministre de l’Éducation nationale veut que ce soit l’élève harceleur qui soit scolarisé ailleurs
Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale s'est exprimé sur le harcèlement scolaire sur l'antenne d'RTL, et il veut du changement.
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Il participe à l’échec scolaire, à son décrochage et parfois à la déscolarisation. Ce matin sur RTL, Pap Ndiaye a présenté des mesures pour lutter plus efficacement contre le harcèlement scolaire.
Un élève sur dix est victime d’harcèlement scolaire
Sa mesure phare est l’exclusion ‘en dernier recours’ des élèves harceleurs à l’école primaire : “À l’avenir, c’est l’élève harceleur qui devra partir et non l’inverse“, a précisé le ministre de l’Éducation nationale. Une mesure qui s’appliquera dans les écoles primaires, puisqu’elles n’ont pas de conseil de discipline. Il a ajouté son incompréhension au système actuel : “Dans le cas où il faut séparer l’élève harceleur de l’élève harcelé, on en arrive à une situation qui n’est pas normale, dans laquelle c’est l’élève harcelé qui doit partir”.
Comment sera appliquée cette décision. Pour le ministre, il y aura une procédure conjointe avec des spécialistes de l’Éducation nationale et l’académie concernée et la décision se fera ‘indépendamment de l’avis des parents, si le maire ou les maires concernés sont d’accord’.
Le programme pHARe généralisé en direction des lycées à la rentrée prochaine
En complément, le programme pHARe (programme de lutte contre le harcèlement à l’école), dispositif de prévention du harcèlement existant déjà dans les écoles et les collèges va être ‘généralisé en direction des lycées à la rentrée prochaine’, a annoncé Pap Ndiaye. “On a des données sur les six académies où le programme pHARe a été expérimenté. Elles montrent une baisse du nombre de cas de harcèlement et un délai également raccourci dans le traitement des harcèlements. Donc, on sait que c’est bien. Il faut avancer”.
En France, un élève sur dix est victime d’harcèlement scolaire. En CM1-CM2, 2,6 % d’élèves subissent une forte multivictimation qui peut être apparentée à du harcèlement (enquête Depp (direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) en 2021) ; au collège, 5,6 % d’élèves en sont victimes (enquête Depp 2017) ; au lycée, 1,3 % d’élèves en sont victimes (enquête Depp 2018).
La lutte contre le harcèlement repose également sur l’engagement des élèves
La lutte contre le harcèlement scolaire repose également sur l’engagement des élèves. Aujourd’hui, on compte 22 900 ambassadeurs collégiens contre 10 000 ambassadeurs en 2020, formés au repérage des situations de harcèlement, capables d’agir en lanceur d’alertes et éviter ainsi de laisser les élèves victimes isolés.