Gynécologie : l’examen pelvien ne doit plus être systématique selon le CNGOF

Un médecin de villePixabay
Le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens estime que les praticiens peuvent consulter sans avoir à réaliser cet examen invasif et mal vécu par les patientes de manière systématique.
Si un passage régulier chez le gynécologue est conseillé pour déceler au plus vite tout problème éventuel, ces rendez-vous sont souvent redoutés par de nombreuses patientes. En cause, l’examen pelvien qui peut s’avérer très inconfortable physiquement, mais également très dur à vivre psychologiquement par certaines femmes.
Alors que cet examen était quasi systématique dans certains cas, les spécialistes du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens (CNGOF) demandent aujourd’hui un changement de paradigme.
Les nouvelles recommandations du CNGOF
C’est dans une conférence de presse donnée le 25 janvier 2023 que le CNGOF a donné ces nouvelles recommandations en ce qui concerne le toucher pelvien et l’usage de spéculum. Des examens trop fréquemment pratiqués sans qu’ils soient vraiment justifiés selon les spécialistes qui ont dressé une liste de 26 situations bien spécifiques.
Au contraire, il ne doit plus forcément avoir de caractère obligatoire notamment lorsqu’il s’agit d’un dépistage du cancer de l’ovaire, d’un suivi de grossesse sans facteur de risque, en cas de consultation postnatale ou encore lorsqu’il s’agit de la prescription d’une contraception hormonale.
Indispensable dans certains cas
Le toucher pelvien reste cependant conseillé lorsqu’il s’agit de dépister un cancer du col de l’utérus, de douleurs pelviennes chroniques, de saignements chroniques, d’infertilité, d’incontinence, de potentielle endométriose ou de prolapsus.
Examen pelvien : le CNGOF propose de nouvelles recommandations détaillées pour restaurer la confiance entre femmes et médecins. https://t.co/UZ8E3fbfka
— Le Quotidien du Médecin (@leQdM) January 25, 2023
Questionner sur d’éventuelles violences sexuelles
Ces nouvelles recommandations interviennent alors que les plaintes concernant des violences sexuelles ou des examens trop invasifs se sont multipliées contre la profession ces derniers mois. Le CNGOF veut aujourd’hui restaurer la confiance de certaines patientes dans l’examen gynécologique.
Les spécialistes invitent donc les praticiens à expliquer clairement l’intérêt d’un examen pelvien et surtout, questionner la patiente sur d’éventuelles violences sexuelles subies. Cet examen étant, c’est compréhensible, moins bien vécu chez les patientes ayant subi des violences sexuelles. Le CNGOF rappelle toutefois que « un examen gynécologique peut-être mal ressenti, peut manquer de bienveillance, mais il ne peut pas être assimilé à un viol, faute de quoi les gynécologues — déjà trop peu nombreux dans les salles de naissance — deviendront encore de plus en plus rares, tant la profession ressent mal cette assimilation ».