La grossesse modifie durablement le cerveau des mamans
Des modifications cérébrales sont induites par la grossesse, et cette transformation des zones de la matière grise peuvent durer jusqu'à deux ans.
Lundi, la revue Nature Neuroscience relayait le résultat d’une étude menée par plusieurs universités, en Espagne et aux Pays-Bas. Si l’on connait bien les modifications qu’entraîne une grossesse sur le corps d’une femme, les chercheurs ont mis en lumière les changements opérés sur leur cerveau.
Une diminution de certaines zones de la matière grise
A l’université de Barcelone, 25 femmes enceintes de leur premier enfant ont fait l’objet d’un scan cérébral avant et après l’accouchement. Une imagerie réalisée également auprès de 36 hommes dont 18 étaient de jeunes pères, mais aussi sur 20 femmes n’ayant jamais vécu de grossesse.
Qu’ont révélé ces IRM ? Concernant les jeunes papas, aucune modification n’a pu être observée. Mais parmi les femmes enceintes, la matière grise du cortex frontal et postérieur se présentait diminuée par rapport à l’autre groupe.
Une empathie qui augmente
Et cette modification peut durer jusqu’à 2 ans après l’accouchement. Elseline Hoekzema, co-auteure de l’étude, explique ce que cela induit : « Ces découvertes fournissent les premières preuves que ces modifications peuvent aider une mère à prendre soin de son bébé ». En clair, l’empathie est plus prononcée. La chercheuse précise encore : « Les changements étaient si prononcés qu’un algorithme a automatiquement identifié les femmes de notre échantillon qui avaient été enceintes récemment et celles qui ne l’avaient pas été ».
Oscar Vilarroya, qui a également dirigé les travaux, ajoute pour sa part : « Nos résultats montrent un processus adaptatif permettant aux femmes de détecter les besoins de leurs enfants, comme comprendre l’état émotionnel du nouveau-né ». Enfin, cette réduction de la matière grise n’affecte pas d’autres capacités comme la mémoire. Au contraire, elle correspond à une optimisation cognitive.