Grand Journal : Maïtena Biraben dément la censure d’un journaliste de Mediapart
Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart et invité le 4 septembre à parler d'un livre dans lequel un chapitré était consacré à Vincent Bolloré, affirme avoir été décommandé quelques heures avant son intervention. Maïtena Biraben a démenti ce matin.
Décidément, le monde du paysage audiovisuel français semble tourner autour du Grand Journal de Canal+. Entre les audiences catastrophiques, le « dérapage » sémantique de sa présentatrice au sujet du « discours vérité » du FN, il restait quand même une petite place pour une nouvelle polémique.
Cette dernière émane de Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart. Il accuse Canal+ de censure, ce que Maïtena Biraben, qui tient les rênes du Grand Journal depuis la rentrée télévisée, a démenti sur France Inter jeudi matin.
Fabrice Arfi, censuré par Canal+ ?
Le journaliste a co-dirigé la rédaction d’un ouvrage paru mardi en librairies. Intitulé Informer n’est pas un délit, il évoque les difficultés qui peuvent incomber au journalisme d’investigation. Or, le livre comporte un chapitre ayant trait à Vincent Bolloré, qui a repris Canal+. Dans une interview à Télérama publiée mercredi, Fabrice Arfi affirme : « Le Grand Journal nous a appelé très tôt pour qu’on fasse chez eux notre première télé avec Paul Moreira (co-directeur du livre, NDLR). Mais quelques heures avant, on m’appelle pour annuler, tout en confirmant notre venue pour la sortie du livre, le 30 septembre. La semaine suivante, notre éditeur reçoit un coup de fil de la rédaction en chef de l’émission pour dire que, finalement, rien ne sera fait sur le livre ».
Via Twitter, le journaliste parle même d’une censure « confirmée en interne ». Car entre-temps, affirme encore le journaliste, les épreuves de l’ouvrage étaient parvenues à la chaîne.
@julienbellver Totalement. En interne, on m'a confirmé la censure. Une de plus. C'est une démonstration tellement parfaite…
— Fabrice Arfi (@fabricearfi) September 30, 2015
Maïtena Biraben dément
Jeudi matin, la présentatrice du Grand Journal a formellement démenti ces accusations : « Finalement on a choisi un journaliste politique parce que c’était plus facile pour moi, dans les délais. Le livre n’a pas été déprogrammé. Fabrice Arfi sera invité un jour au Grand Journal. Pour l’instant il peut dire qu’il a été déprogrammé, mais c’est faux. Et quand il dit ça, il sous-entend que je ne m’appartiens plus, que je n’ai plus de cerveau ». Affaire à suivre ? Pas nécessairement, puisque Fabrice Arfi a publié ce matin un billet sur Mediapart dans lequel il réagit à la contre-attaque de Maïtena Biraben : « Prise dans une énième communication de crise, l’animatrice a également assuré sur la radio publique que, bien sûr, je serai invité au Grand Journal — sans savoir quand et à quel sujet… Comment dire ? Non merci ».