Golfe de Gascogne : les pêcheurs contraints de rester à quai un mois
Cette interdiction au nom de la sauvegarde des dauphines sera reconduite en 2025 et 2026.
Entre ce 22 janvier et le 20 février prochain, la majeure partie des bateaux de pêche se trouvant dans les eaux du golfe de Gascogne ne pourra pas gagner la mer.
En effet, le Conseil d’État a décrété une « fermeture spatio-temporelle » en vue de la protection des dauphins et qui concerne une zone allant du Finistère à la côte basque.
Une interdiction reconduite en 2025, 2026
La décision a été prise après que des associations de protection de l’environnement ont saisi la plus haute juridiction administrative en plaidant la réduction des prises accidentelles de petits cétacés dans les filets.
Le Ciem (Conseil International pour l’Exploration de la Mer), l’organisme scientifique international de référence, estime à quelque 9 000 le nombre de dauphins communs morts chaque année par capture accidentelle sur la façade atlantique française, alors que le niveau soutenable est fixé à son maximum à 4 900.
Environ 450 bateaux à quai
Le Ciem, toujours, préconise des fermetures bien plus longues que celles venant d’être décidées, à savoir trois mois en hiver et au moins un mois en été, quand les taux de mortalité des dauphins sont au plus haut.
450 bateaux français de plus de 8 mètres seraient concernés par l’interdiction, qui constitue une première depuis 1945. Si l’exécutif a promis des aides financières massives (d’après le ministre Christophe Béchu, entre 80 et 85 % du chiffre d’affaires pris en charge par l’État), la décision affole les professionnels et frustre les associations.
« Une diabolisation des ONG »
Ainsi, Sea Shepherd France regrette « Un mur de déni et une diabolisation des ONGs, savamment orchestrés par les Comités des Pêches pour empêcher tout dialogue constructif et détourner l’attention de leurs propres manquements et mensonges ». L’association demande des « mesures qui s’étendent bien plus dans le temps » pour une réelle efficacité.
Du côté des professionnels, le président du comité national des pêches Olivier Le Nézet s’interroge : « On est aujourd’hui à 80 % de poisson importé dans l’assiette des Français. Est-ce qu’on veut passer sous les 20 % d’apport, pour importer plus de poissons capturés dans des conditions indignes à l’autre bout du monde ? ».