“Gilets jaunes” : L’auteur d’une pancarte hostile à Macron et retouchée par France 3 saisit le CSA
Dimanche, le journal télévisé a présenté ses excuses, évoquant une "erreur humaine".
Lundi, le “gilet jaune” Jean-Baptiste Reddé alias Voltuan a saisi le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) après que France 3 a diffusé l’image d’une manifestation. On le voit, photographié par un journaliste de l’AFP, brandir un panneau sur lequel on lit “MACRON”.
Seulement, le mot qui suit : “DÉGAGE”, a été tronqué avant diffusion à l’antenne.
“Une erreur humaine”
Dans un e-mail adressé à l’AFP, M. Reddé a indiqué : “J’ai porté plainte ce lundi auprès du CSA à propos de la censure pratiquée par France3 Week-end concernant mon slogan ‘Macron Dégage'”.
Un panneau brandi lors de la manifestation des « gilets jaunes », samedi à Paris, a été en partie occulté lors de son passage à l’antenne, samedi soir. France Télévisions reconnaît un « dysfonctionnement » https://t.co/MpxgbJEID8
— Les Décodeurs (@decodeurs) December 16, 2018
Après la grosse polémique qui a enflé sur les réseaux sociaux, Catherine Matausch a présenté des excuses dans l’édition dominicale du 19/20 : “Hier, dans le 19/20, une erreur humaine a conduit à la diffusion d’une photo tronquée. Nous vous devions cette explication au regard de la confiance que vous nous accordez”.
Le SNJ déplore une “faute professionnelle”
Yannick Letranchant, directeur de l’info du groupe France Télévisions, a reconnu sur Twitter : “Aucune erreur humaine ne peut remettre en question notre engagement envers vous”.
Une direction qui a ajouté, dans une note interne “que toute modification d’un document (image, son, photo…) provenant a fortiori de l’extérieur est à proscrire ou à tout le moins doit nécessiter une validation éditoriale a priori et a posteriori […] L’application stricte de cette consigne concourt à la crédibilité de notre information qui se veut rigoureuse et exigeante”.
Le syndicat des journalistes de France Télé a pour sa part dénoncé une “faute professionnelle inexcusable”. Le SNJ a demandé à la direction “d’entendre de vive voix ses explications et les mesures qu’elle compte prendre pour éviter que ces faits ne se reproduisent”. De son côté, le syndicat FO demande qu’une enquête interne soit menée.