Gareth Edwards plaide pour l’IA au cinéma

Image d'illustration. The CreatorRegency Enterprises / PR-ADN
Le réalisateur de The Creator imagine un futur où de jeunes cinéastes produisent des films de qualité avec des budgets minimes.
Tl;dr
- L’intégration de l’IA dans le cinéma devient un enjeu majeur après la grève historique du SAG-AFTRA, relançant le débat sur son rôle et ses impacts.
- Le réalisateur Gareth Edwards voit un potentiel créatif dans l’IA, capable de permettre à de jeunes cinéastes de produire des films de qualité avec un budget minimal.
- L’IA divise Hollywood entre innovation et menace pour les métiers traditionnels, avec l’émergence d’outils comme Sora et de créateurs virtuels intensifiant les tensions.
L’IA, nouvel enjeu brûlant d’Hollywood
Tandis que l’industrie du cinéma tente de se remettre de la récente grève historique du SAG-AFTRA, longue de 118 jours, la question de l’intégration de l’intelligence artificielle dans la création cinématographique ne cesse d’alimenter les débats. La signature d’un accord a certes mis un terme au mouvement, mais beaucoup restent convaincus que la véritable bataille sur le rôle de l’IA ne fait que commencer.
Un réalisateur à contre-courant ?
C’est dans ce contexte tendu que le réalisateur britannique Gareth Edwards, connu pour ses succès tels que Rogue One: A Star Wars Story et récemment The Creator, a surpris en abordant publiquement sa vision de l’IA dans le septième art. Lors d’un échange avec Empire, il a confié : « Je sais qu’on n’est pas censé parler positivement de l’IA parce qu’elle est perçue comme le sombre tyran robotique qui va tous nous anéantir, mais certaines perspectives m’enthousiasment ». Selon lui, ces technologies pourraient permettre à un jeune créateur de réaliser un film pour quelques milliers d’euros avec une qualité digne des blockbusters à 200 millions. Une révolution potentielle à portée de main ?
L’ironie de The Creator
Le paradoxe ne passe pas inaperçu : alors même que son dernier film, The Creator, décrit un futur dystopique où une IA déclenche une catastrophe nucléaire à Los Angeles, son auteur salue aujourd’hui les promesses du numérique. Pour lui : « C’est probablement le meilleur moment pour devenir cinéaste amateur… mais peut-être pas pour être rotoscopiste ! ». Une déclaration qui suscite la perplexité parmi ceux qui voient en l’IA une menace pour les métiers traditionnels du secteur.
Nouveaux outils, nouvelles fractures ?
L’irruption récente d’outils puissants comme Sora par OpenAI, et la montée en puissance de créateurs virtuels tels que Tilly Norwood, n’ont fait qu’intensifier les crispations. Pour beaucoup dans la communauté, cette accessibilité accrue questionne non seulement le modèle économique du cinéma mais aussi sa dimension humaine. Ainsi, le débat reste vif : progrès technique ou précarisation accrue ? Difficile aujourd’hui d’apporter une réponse tranchée tant les positions oscillent entre fascination et crainte face à cette nouvelle frontière technologique.