Gard : licenciement d’un directeur de collège qui avait dénoncé un viol commis par des élèves
Le directeur d'un collège catholique privé, dans le Gard, a été licencié pour avoir dénoncé à la gendarmerie un viol commis par des élèves au lieu de s'adresser en premier lieu à sa hiérarchie.
Le tort de ce responsable serait celui de ne pas s’être adressé aux bons interlocuteurs, en tout cas pas dans l’ordre souhaité par ses supérieurs. Paul Gobillot, directeur d’un collège catholique de Saint-Ambroix, dans le Gard, avait ainsi dénoncé à la gendarmerie un viol commis entre élèves de 4e lors d’un voyage scolaire à Malte.
Mais sa hiérarchie lui reproche de n’avoir pas été informée en premier lieu. Ouest-France rapporte que ce directeur de 62 ans a reçu jeudi midi un courrier lui signifiant son licenciement. Une lettre rédigée par le président de l’organisme de gestion du collège et qui attribue plusieurs fautes au sexagénaire.
Le directeur d’un collège licencié pour n’avoir pas d’abord dénoncé un viol à sa hiérarchie
Me de Lumley, avocat du désormais ex-directeur, indique que “comme ils n’ont rien à lui reprocher, ses détracteurs le rendent aussi responsable d’un mauvais changement de porte lors de travaux au collège en 2015”.
Paul Gobillot, qui travaillait au sein de l’établissement depuis 38 ans et qui était à trois ans de la retraite, ne semble pas exprimer de regrets quant à son attitude : “J’ai apporté mon soutien à la victime et à sa famille lors des auditions en gendarmerie. Cela me semblait plus important”.
La majorité des enseignants derrière lui
Plusieurs recours sont en préparation, dans l’attente d’être déposés devant la justice pénale et les Prud’hommes pour diffamation. Les enseignants de ce collège se disent “atterrés” par cette décision, la majorité d’entre eux (18 sur 21) soutenant l’ex-directeur dans ses démarches.
Ghislaine Pialet, professeur de français, craint de ce qu’il va advenir du collège suite à ce renvoi : “Nous avons peur pour l’avenir de l’établissement, pour les élèves, notamment les plus en difficulté, puisque la classe des décrocheurs vient d’être fermée et transférée à 22 km”. Aux dernières nouvelles, le directeur diocésain du Gard et le président de l’Ogec n’avaient pas répondu aux sollicitations de nos confrères.
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