François Hollande “a tué le PS” pour l’éditorialiste Yves Thréard
Dans son éditorial de lundi matin, Yves Thréard attribue à François Hollande la fin programmée du PS et ce, quel que soit le choix que prendra le chef de l'État vis-à-vis de la primaire socialiste.
Les plans de François Hollande concernant son éventuelle candidature à la présidentielle de 2017, ou même une participation à la primaire socialiste, ne sont pas encore officiellement connus. Pour l’éditorialiste d’Europe 1 Yves Thréard qui s’exprimait lundi matin sur le sujet, le chef de l’État a de toutes les façons sabordé son parti en “tuant” ainsi le PS.
“De trois choses l’une. Soit Hollande va à la primaire et la gagne. Dans ce cas, il n’aura pas le soutien de tous les socialistes et il est quasiment sûr de ne pas se qualifier pour le second tour de l’élection présidentielle. Soit Hollande perd la primaire. Dans ce cas, Montebourg devient le candidat à la présidentielle, mais beaucoup refuseront de le suivre et rejoindront Macron. Soit Hollande renonce à la primaire. Dans ce cas, Valls ou Royal le remplace sans faire l’unanimité et la guerre des chefs est déclarée. Quelle que soit l’hypothèse, le PS, devenu une maison vide, implosera.”
Le PS “implosera” par la faute de François Hollande
Si le Parti socialiste est présenté ici pour le moins fébrile, ce serait en raisons de plusieurs manquements notables attribués à l’exécutif :
“L’homme, qui était soi-disant l’expert de la synthèse, a tout raté. Par ses mensonges, ses indécisions, ses revirements, son manque d’anticipation, son absence de conviction, il a rompu la confiance avec son parti. Un PS où cohabitent, depuis toujours, deux grandes sensibilités : d’un côté, les socialistes dirigistes, étatistes, tenant de la redistribution à outrance comme Montebourg et, de l’autre, les chantres de la deuxième gauche, du social-libéralisme, qui croient davantage au marché, comme Valls.”
Incertitudes sur une possible nouvelle gauche
Et quand l’éditorialiste pense à la suite et évoque l’après-PS, les interrogations sont de mise quant à savoir qui seront les nouveaux leaders de la gauche de demain :
“C’est toute la gauche qui se réinventera autour de nouvelles divisions et de nouveaux partis. Mais qui seront les nouveaux chefs ? Pour une gauche très assumée : Mélenchon ou Montebourg ? Et, à côté, pour un centre gauche renouvelé : Valls ou Macron ? Les paris sont ouverts.”