France 2 met entre parenthèse le tournage de sa série sur le Bataclan après des protestations d’associations
Alors que le tournage du téléfilm "Ce soir-là" était en cours, la chaîne France 2 a décidé d'ajourner le film après la pétition demandant à Delphine Ernotte (présidente de France Télévisions) de renoncer au projet, pétition ayant reçu 32.000 signatures.
Le téléfilm “Ce soir-là” a pour toile de fond l’attentat terroriste du Bataclan (90 morts en 2015) avec Sandrine Bonnaire dans le rôle principal. Plusieurs familles de victimes ont dénoncé ce choix jugé “malsain” au moment où “la blessure n’est toujours pas refermée”.
Sur la radio France Bleu, le père de Marie, tuée au Bataclan avec son petit ami Mathias explique : “Quelque part, c’est un peu exploiter la douleur des gens. C’est un buzz, c’est du commercial. On est vraiment choqués !“.
Pourquoi les familles n’ont pas été prévenues ?
Surpris, Maurice Lausch ajoute : “Ce qu’on ne comprend pas, c’est pourquoi les familles n’ont pas été prévenues. La moindre des choses aurait été de demander aux familles si elles étaient prêtes à supporter ce type de projection“, se désole le père de Marie.
Dans un communiqué de presse, France 2 tente d’expliquer : “C’est le rôle du service public que d’interroger avec intelligence et humanisme, et sans tabou, notre société par le prisme de la fiction. Nous n’avons pas abordé ce triste épisode façon voyeuriste ou encore irrespectueuse“, précise la chaîne.
Cela nous heurte, nous choque
Pour le groupe France Télévisions, le producteur du téléfilm doit consulter l’ensemble des associations des victimes. Dans la pétition, il est précisé que ce projet blessait les victimes “Cela nous heurte, nous choque… Nous sommes scandalisés qu’un tel projet audiovisuel puisse voir le jour si peu de temps après cet événement aussi violent. Quel intérêt pour nous, familles endeuillées, victimes et proches de victimes, de revivre ainsi cet événement dans le cadre d’un téléfilm ? Pensez-vous réellement que ce projet est de nature à rendre hommage à nos morts, à nos chers disparus ? Souhaitez-vous que l’on vous raconte la nuit d’horreur que nous avons vécue entre le 13 et le 14, bien loin de l’histoire d’amour que vous imaginez ? “.