Fertiliser son jardin avec du compost de fruits de mer : ce qu’il faut savoir avant de se lancer

Image d'illustration. Préparation de crevettes vue de dessusADN
L’utilisation du compost issu de déchets de fruits de mer suscite l’intérêt des jardiniers à la recherche d’alternatives naturelles. Ce fertilisant présente des avantages spécifiques, mais il convient d’en connaître les particularités avant de l’adopter au jardin.
Tl;dr
- Le compost de fruits de mer enrichit fortement le sol.
- Idéal pour plantes gourmandes grâce au calcium et azote.
- Se fabrique ou s’achète, exige précautions d’utilisation.
Un atout inattendu : les déchets marins au jardin
Dans l’univers du jardinage, une solution étonnante s’impose peu à peu : le compost de fruits de mer. Fabriqué à partir de déchets de poissons et de coquilles comme celles de crabe, crevette ou homard, ce fertilisant naturel se distingue des composts végétaux traditionnels.
Là où ces derniers reposent surtout sur la matière organique issue des plantes, celui-ci intègre des éléments riches en calcium, azote et autres oligo-éléments. Ce mariage unique entre produits marins et matières brunes – bois ou paille notamment – donne naissance à un amendement efficace.
Des avantages nutritifs évidents… mais quelques contraintes
Pourquoi opter pour ce type de compost ? D’abord parce que les coquilles concassées libèrent lentement leur calcium et des micronutriments essentiels qui contribuent à améliorer la structure du sol. Les restes de poissons, quant à eux, apportent un supplément appréciable en azote et en phosphore, deux éléments clés pour le développement des plantes. Fait notable : le pH plutôt neutre ou légèrement alcalin du compost marin en fait un allié précieux pour corriger les sols acides.
Pour autant, tout n’est pas parfait.
Une odeur marine persistante peut gêner lors du compostage initial, surtout dans les petits espaces ou en intérieur. Malgré cela, bien préparé, ce compost rivalise largement avec ses équivalents classiques par sa richesse minérale.
Mise en œuvre : comment l’intégrer efficacement au potager ?
Quelques règles simples garantissent son efficacité. Avant tout apport, il convient idéalement d’effectuer une analyse de sol afin d’adapter la dose aux besoins réels des cultures. Pour un terrain déjà établi :
- Épandre une couche de 5 à 10 cm sur la parcelle au printemps.
- Incorporer le compost à la terre à l’aide d’une fourche.
Lors des plantations, ajouter une poignée directement dans chaque trou stimule la reprise des jeunes plants. En pots, mélanger environ 30% de compost à votre terreau favori assure un bon équilibre nutritif et une bonne aération. Privilégiez l’application en début ou fin de saison végétative.
Achat ou fabrication maison : mode d’emploi
Les jardiniers vivant près du littoral trouveront du compost marin prêt-à-l’emploi chez certains distributeurs spécialisés tels que ceux liés aux filières halieutiques locales. Les marques sérieuses affichent généralement des certifications et proposent des produits inodores.
Mais il reste possible – et gratifiant – d’en produire soi-même. Mélangez alors vos épluchures marines (crabes, crevettes…) avec trois fois plus de matière sèche comme feuilles mortes ou copeaux. Maintenez une température interne élevée (55–65°C) durant plusieurs semaines ; ce critère reste essentiel pour éliminer agents pathogènes et garantir la qualité finale. Certains adeptes optent pour la méthode du bokashi, qui consiste à fermenter les résidus avant incorporation au sol.
Au fond, qu’on l’achète ou qu’on le réalise chez soi, le compost issu des fruits de mer représente un levier écologique et performant pour enrichir son jardin autrement.