Eure : avis défavorable pour un projet de “ferme des mille vaches”
Le commissaire enquêteur en charge de l’enquête publique pointe notamment "des problèmes importants de voisinage". Il s'agit d'un projet d'extension d'une exploitation déjà existante.
Ce jour, la préfecture de l’Eure annonce qu’un avis défavorable a été rendu au sujet d’un projet de ferme géante. Dans cet avis rendu public, le commissaire enquêteur estime que “Cette exploitation dans son fonctionnement actuel présente un certain nombre de désordres qui ne traduisent pas une situation normale et engendre des problèmes importants de voisinage”.
Des nuisances en question
Située sur les communes de Houlbec-Cocherel et Douains à l’Ouest du département, l’exploitation déjà existante, si elle venait à être étendue, permettrait selon le commissaire “une augmentation des volumes de lait produits pour atteindre 5.400 m3/an”. Selon lui, le doublement du cheptel s’accompagnerait de nuisances, et “ceci n’est pas envisageable tant que les actions techniques pour remédier à cette situation n’ont pas été mises en place et tant que l’on n’a pas pu en mesurer l’efficacité vis-à-vis du voisinage”.
Quelles sont les potentielles nuisances pointées ? Les nuisances “olfactives”, “la prolifération de mouches” qui affecteraient “plus de 150 maisons dans un rayon de moins d’un kilomètre autour du site”. Mais aussi, “les risques routiers lors du croisement des engins agricoles” ou encore “la présence d’une décharge sauvage sur le site et brûlage à l’air libre”.
Des aspects positifs
Cependant, l’enquêteur relève des points positifs tels qu’“une embauche supplémentaire”, des travaux effectués par “des entreprises locales et régionales” mais un aussi un projet permettant “d’assurer l’alimentation de la population”.
Au mois de septembre dernier, des élus écologistes de la région Normandie avaient dénoncé un “non-sens” à propos d’une “ferme-usine de 1.500 bovins”. Pour eux, il s’agit de “l’illustration que pour certains porteurs de projets peu scrupuleux, le bien-être animal, la préservation de l’environnement, l’emploi agricole, passent après l’appât des gains escomptés”. L’association Agir Pour l’Environnement, également opposée, avait lancé une pétition qui a recueilli plus de 43.000 signatures.