États-Unis : en 5 ans, le nombre de jeunes anxieux a augmenté de 20%
Une étude publiée le mois dernier révèle qu'entre 2007 et 2012, le nombre de cas d'anxiété a augmenté de 20% chez les jeunes Américains. Un phénomène s'expliquant entre autres par la pression des réseaux sociaux.
L’anxiété est un réel problème de santé publique aux États-Unis, en touchant ainsi une frange de la jeune population toujours plus grande. Une étude conduite par le National Survey of Children’s Health (NSCH) et parue en avril dans le Journal of Developmental and Behavioral Pediatrics révèle ainsi notamment qu’entre 2007 et 2012, le nombre de jeunes Américains anxieux a augmenté de 20%.
Dans des propos rapportés traduits par Slate.fr, le professeur Philip Kendall, à la tête de la Clinique pour Enfants et Adolescents souffrant de Troubles de l’Anxiété à l’université Temple, estime que l’explication de ce chiffre est aisée à trouver : « Les enfants grandissent dans un environnement instable. Avant, nous pouvions avoir confiance en notre environnement. Maintenant, nous vivons en attendant la prochaine catastrophe ».
Les jeunes Américains plus anxieux car grandissant « dans un environnement instable »
Marco Grados, professeur agrégé en psychiatrie et directeur du Service de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent au Johns Hopkins Hospital, mentionne la pression de la toile :
« Sur les réseaux sociaux, tout tourne autour de l’image –les likes, les vues et les commentaires… Et ça peut très rapidement devenir un problème. Chaque jour, les enfants y sont exposés et ce n’est pas bon pour leur santé mentale ».
Les cas de dépression en hausse mais de peu
L’avenir professionnel est également source d’un stress encore plus présent qu’en 2000, où « seulement » 28% des étudiants reconnaissaient se sentir « dépassés » par ce qui les attendait dans la vie active contre 41% en 2016. Gare toutefois à ne pas laisser cette anxiété devenir le point de départ de lourdes pathologies.
« Aujourd’hui, tout est évalué. Les étudiants subissent des pressions énormes. J’ai vu des collégiens se faire interner parce qu’ils ne savaient pas quel métier choisir. Il faut faire attention aux jeunes qui manifestent une grande anxiété. Ces maux pourraient indiquer les premiers symptômes d’autres maladies mentales comme la bipolarité ou la schizophrénie », alerte ainsi le professeur Grados.
Entre 2007 et 2012, les cas de dépression chez les jeunes Américains ont eux aussi grimpé mais moins fortement, avec une proportion affichée de 0,2%.