États-Unis : condamné à mort, des surveillants de prison appellent à sa grâce

Mardi, plusieurs surveillants de prison ont demandé au gouverneur de l'État américain du Tennessee de gracier un condamné à mort, expliquant notamment que ce détenu de 59 ans a sauvé la vie de plusieurs des leurs lors de son incarcération.

C’est une requête a priori peu commune qu’a reçue, mardi, le gouverneur de l’État du Tennessee (États-Unis). Des surveillants de prison lui ont ainsi demandé de gracier un condamné à mort. Ouest-France relate que Nick S., 59 ans, avait été une première fois condamné à la prison à perpétuité pour avoir battu à mort sa grand-mère en 1979. Il aura ensuite écopé de la peine de mort après avoir, en janvier 1985, tué un autre détenu, Carl Estep.

Des surveillants demandent la grâce d’un condamné à mort leur ayant sauvé la vie

Des agents pénitentiaires, anciens comme actuels, ont depuis plaidé en faveur du quinquagénaire. L’un de ces ex-surveillants, Tony Eden, a expliqué devoir “la vie” à Nick S. après que celui-ci l’a empêché d’être pris en otage par d’autres détenus durant une émeute à l’été 1985. Nick S. avait escorté le surveillant vers une partie plus sûre de l’établissement. Ce même détenu aurait également, en 1994, sauvé la vie d’une surveillante en alertant le personnel après une chute de cette femme.

Des membres du jury et la fille aînée de la victime se joignent à la requête

L’agent Eden dit avoir “vu Nick grandir et changer au fil des années” et être désormais “persuadé que [ce détenu] n’est pas le même homme qui a été jugé pour meurtre”. Ce surveillant a été rejoint dans sa requête par des membres du jury qui avaient condamné Nick S. en 1986, ainsi que par l’un des juges présents durant son procès en appel. Le magistrat a invoqué de possibles circonstances atténuantes, comme un environnement compliqué et des addictions, que l’avocat de la défense n’avait pas mis dans la lumière à l’époque. Rosemary Hall, fille aînée de la seconde victime de Nick S., a elle aussi appelé à la grâce du condamné, expliquant que “la souffrance endurée par [sa] famille serait encore aggravée” par son exécution.