États-Unis : 7 patients sur 10 ont déjà menti à leur médecin
Une étude conduite aux États-Unis révèle que sept patients sur dix ont déjà menti à leur médecin, la plupart n'ayant pas osé exprimer un désaccord avec leur praticien.
Par définition, se rendre chez son médecin répond à un souhait, de la part du patient, d’être renseigné sur la cause d’un mal éventuel et de recevoir le traitement approprié. Mais pour être soigné au mieux, ce même patient doit pouvoir transmettre à son patient sa situation exacte dans le but d’un diagnostic optimal.
Une étude dont les résultats ont été publiés le 30 novembre dernier dans le JAMA Medical Education révèle qu’aux États-Unis, sept patients sur dix ont déjà menti à leur médecin dans différents contextes et pour des raisons distinctes.
Des patients américains qui n’avouent pas à leur médecin ne pas les comprendre
Les chercheurs se sont appuyés sur les données de 4.510 adultes américains rassemblés par deux sondages. Et d’avoir découvert que 81.1% et 61.4% des participants avaient déjà caché au moins un type d’information à leur praticien.
Dans la majeure partie des cas (45.7% et 31.4%), le patient était en désaccord avec les recommandations du médecin. 31.8% et 24.3% des répondants n’avaient quant à eux pas compris ce que leur avait dit leur praticien.
La crainte d’un jugement
La raison première de ces dissimulations (81,8% et 64,1%) est la volonté, pour le patient, de ne pas être jugé ou sermonné. Vient ensuite le désir de ne pas être informé en détail sur la nocivité d’un comportement (75,7% et 61,1%), quand 60.9% et 49.9% participants agissent de la sorte de peur de se sentir embarrassé.
“Ces résultats indiquent que, parfois, les praticiens ne reçoivent pas d’informations exactes de la part de leurs patients, ce qui peut affecter les diagnostics et les recommandations des praticiens ainsi que les soins aux patients”, indiquent les auteurs de l’étude. Le docteur Antoine Giacomini, médecin généraliste officiant à Strasbourg, a déploré auprès du Figaro une certaine impatience des patients vis-à-vis de leur médecin : “Comme dans toute relation humaine, la confiance a besoin de temps pour se construire. Hélas, c’est précisément ce qui nous manque aujourd’hui.”