État d’urgence : pas de réouverture pour la mosquée de Lagny-sur-Marne
Fermée en décembre dernier dans le cadre de l'état d'urgence instauré après les attentats du 13 novembre, le mosquée de Lagny-sur-Marne demeurera finalement portes closes suite à une décision prise par le Conseil d'État.
Début décembre, la mosquée de Lagny-sur-Marne que l’on nous disait salafiste devenait le troisième lieu de culte fermé par les autorités françaises dans le cadre de l’état d’urgence. Le Premier ministre Manuel Valls avait alors déclaré qu’“il n’y pas de place pour les ennemis de la République, […], il n’y a pas de place pour ceux qui préparent ces actions de radicalisation qui peuvent mener au terrorisme”.
Et si la réouverture de cette mosquée pouvait être envisagée à plus ou moins long terme, le Conseil d’État a décidé jeudi que le lieu de culte, “un foyer d’idéologie radicale” pour le ministère de l’Intérieur, gardera ses portes closes. En choisissant ainsi de ne pas suspendre l’arrêté de fermeture de la mosquée comme en avaient pourtant fait la demande plusieurs dirigeants et fidèles.
Mosquée de Lagny-sur-Marne : le Conseil d’État ne veut pas sa réouverture
Cité par nos confrères de Paris Match, le Conseil d’État a expliqué avoir “constaté qu’entre 2010 et 2014, l’association gérant la salle de prière avait été présidée par une personne connue […] pour faire l’apologie du djihad armé”. Et d’ajouter que la salle avait fait office “de lieu d’endoctrinement et de recrutement des combattants volontaires, dont plusieurs ont rejoint les rangs de Daech”.
Empêcher “un groupe de fidèles” de “constituer des filières”
Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a indiqué par voie de communiqué avoir pris acte de la décision du Conseil d’État, et “rappelle sa détermination sans faille à faire en sorte que la liberté de culte ne soit pas dénaturée par de tels comportements, qui s’inscrivent en contradiction totale avec la loi, ni confisquée par les tenants d’une idéologie radicale, incompatible avec les valeurs de la République, au détriment de la cohésion nationale et au préjudice de nos compatriotes de confession musulmane”. La représentante du ministère avait quant à elle souligné lors des discussions que “le but n’est pas d’interdire aux fidèles de Lagny de prier, mais d’interdire au groupe de fidèles qui a noyauté l’association de disséminer leur idéologie radicale et de constituer des filières”.