Estrosi à Maréchal-Le Pen : le FN doit être “banni du débat public”
Durant le conseil de la région PACA de vendredi, son président Christian Estrosi a reproché à Marion Maréchal-Le Pen d'avoir "imposé" à sa tante Marine l'entrée du "mouvement identitaire" au FN, et d'avoir appelé à ce que le parti soit "banni du débat public".
Le conseil de la région Provence-Alpes-Cote d’Azur (PACA) s’étant tenu vendredi matin, a confirmé, s’il en était besoin, l’inimitié existant entre le président Christian Estrosi et la conseillère Marion Maréchal-Le Pen. Tous deux avaient ainsi déjà témoigné de leur sensibles divergences d’opinions lors de l’entre deux tours des régionales de 2015.
La séance plénière a démarré par un hommage aux victimes de la fusillade de Grasse, quatorze blessés légers dont le proviseur de l’établissement. À cette occasion, les républicains et frontistes présents ont prôné l’unité, avant de se déchirer lorsque a été abordé le premier rapport sur le développement économique.
Maréchal-Le Pen tancée par Estrosi au conseil régional
Le conseiller régional du Front national (FN) Franck Allisio a ainsi déploré “les résultats accablants” de l’ancien maire de Nice, à qui il est reproché de ne faire “qu’enfoncer les portes ouvertes”. Christian Estrosi, rapportent nos confrères du Point, a ensuite invité l’ex-président des Jeunes Actifs quel était précisément l’objet de ses reproches, avant de s’adresser à la présidente du groupe FN Marion Maréchal-Le Pen.
“Vous avez imposé à votre tante de faire entrer dans votre parti le mouvement identitaire, ce qu’il y a de pire dans la politique de notre pays. Philippe Vardon est une honte comme ceux qui passent leur temps à faire des saluts nazis. Gardez-les avec vous. Tous ceux qui doutaient ne douteront plus jamais qu’il faut vous bannir du débat public.”
“Je vais vous pourrir le reste de la séance”
Dans un premier temps, l’ex-dirigeant des identitaires niçois et la nièce de Marine Le Pen n’ont pas répondu aux propos de M. Estrosi, avant que la députée vauclusienne ne déclare à l’encontre de ce dernier, après une interruption de séance : “Je ne laisserai pas insulter 46 % des électeurs lorsque vous insinuez que nous relativisons la Shoah. Vous êtes une incarnation du néant de la conscience politique.” Éloignée du micro, on l’a par ailleurs entendue dire à l’adjoint au maire niçois : “Vous êtes lamentable, pitoyable. Je vais vous pourrir le reste de la séance.”